Commentaires fermés 05 octobre 2010
Après
avoir croisé son épouse Anne Parillaud en septembre à la Thalassa Sea
and Spa du Touquet Paris Plage, nous avons rendez-vous avec Jean Michel
Jarre au Zénith Sud à l’autre bout de la France. Chic dans son
intemporel costume noir, décontracté sur un
siège coque rouge où il se prête volontiers au jeu des questions
réponses, Jean Michel, toujours très professionnel, est déjà en repérage
pour la partie automnale de cette tournée française inédite, qui
passera à Montpellier le 10 décembre 2010. Entre un verre d’eau, un mot
gentil pour un fan et un avion pour Beyrouth, Jean Michel nous dit
l’essentiel sans lasser.
Bonjour Jean Michel, pas trop fatigué après ces quelques jours de promotion à sillonner la France ?
Non non ça va merci. Pour moi, c’est toujours un plaisir. Je redécouvre
des lieux dans un format plus intimiste que les grands espaces auxquels
je suis habitué. C’est d’ailleurs un patrimoine français exceptionnel
dont on n’a pas toujours conscience que l’existence de ces salles type
Zénith. Je m’en suis d’autant plus rendu compte en voyageant à
l’étranger. Ce que je suis venu proposer au public français, c’est un
spectacle spécialement conçu et adapté à chaque Zénith pour en faire un
show unique et certainement pas le truc formaté où tu appuies sur le
même bouton dans toutes les salles.
Vous connaissiez Montpellier ?
Justement non. J’étais venu il y a très longtemps à titre personnel
mais je n’ai jamais eu l’occasion de découvrir plus longtemps ou de m’y
produire. Pour moi, Montpellier apparait comme une ville dynamique avec
notamment une population étudiante importante, une ville en mouvement,
une ville de passage aussi. Je suis enjoué à la perspective de ce
concert. Ce n’est pas courant dans le métier, mais je visite les salles
au préalable avant de jouer, pour adapter le mieux chaque spectacle aux
spécificités du lieu. Les qualités techniques de la salle m’ont
intéressé d’ailleurs aujourd’hui.
Nous
sommes allés visiter votre site et votre blog, régulièrement nourri de
textes et de photos, qu’on vous voit uploader avec votre téléphone entre
2 loges ou 2 avions. Jean Michel, êtes-vous un geek? Ha ha oui
on peut dire ça sûrement. On me dit souvent que j’ai inventé tel ou tel
type de musique électro acoustique ou électronique mais je crois bien
qu’on pourrait dire aussi que je suis le prototype du geek, le type pour
lequel le mot a été inventé peut être ! Je suis toujours à l’affût de
l’information, de la nouvelle technologie. J’en ai vu des évolutions
depuis l’époque du Groupe de Recherches Musicales et ses vieilles bandes
magnétiques… Et puis là, ces derniers temps, je me suis investi dans un
projet technologique avec AeroSystem One®, la première production de
Jarre Technologies®.
Alors, ça y est, c’est officiel c’est lancé ? Pour le moment, on n’avait vu que les images sur un site anglais…
Oui ça y est, je suis même passé au journal de 20 H pour en parler
hier. Il me plait bien, en acier et en verre. Car c’est un bel objet,
vous verrez. On va pouvoir trouver un équivalent à ce que représentait
la belle chaine HiFi dans le salon de la demeure familiale autrefois,
avec une qualité qui suit aussi au niveau technique. C’est un des sens
de ma démarche, la charge émotionnelle du vecteur qu’on choisit pour
diffuser sa musique, et qu’on perd un peu parfois avec certaines
nouvelles technologies.
En
ce qui me concerne, effectivement j’ai découvert votre musique sur un
disque vinyl tournant sur la belle platine trônant devant un confortable
fauteuil en cuir…. A ce sujet, avant de venir vous rencontrer, j’étais
au téléphone avec ma mère, la propriétaire de ce disque, et elle se
demandait quelle était la source de votre inspiration, car elle lui
semble se perpétuer indéfiniment à travers le temps ? Hum… mon
inspiration se nourrit tout simplement de ma vie, des sons de la vie…
cela peut être le son de votre voix lors de notre conversation, celui
des moteurs de l’avion que je prendrais tout à l’heure, les bruits de
villes que je traverse. Mon inspiration provient en bonne partie de mon
oreille. C’est comme une collection de petits bouts de bandes sonores
virtuelles.
Il n’y a pas eu d’album récent, vous avez traversé une période difficile?
Oui c’est vrai, j’ai vécu le décès de mon père, puis de ma mère et d’un
de mes proches collaborateurs sur le plan professionnel. Ça a été
difficile, personnellement et professionnellement et bien sûr ça a
retardé mes projets, notamment l’album qui était prévu en 2010. En même
temps, voilà, ça me donne le temps d’expérimenter live ce que je vais
pouvoir incorporer à l’album. C’est ce que je fais sur la tournée
actuellement.
Il
y a quelque chose, un message que vous avez envie de transmettre aux
enfants de vos premiers auditeurs ? Par exemple à nos lecteurs qui ont
offert une place pour votre concert du 10 décembre à leurs parents et
qui hésitent encore, à en acheter une pour eux-mêmes ? Vous
savez c’est marrant, j’étais en Norvège fin août pour, un concert avec
Röyskopp et la moyenne d’âge du public était de 18/19 ans. Je ne crois
pas que mon public ait un âge défini. Je n’ai jamais été un type
«branché», dans mon labo musical à mes débuts, puis avec mes albums
planants à l’époque de la disco…. Je suis comme tout le monde soumis,
aux contraintes de l’âge physiologique mais sinon après l’âge…qu’est-ce
que ça veut dire au juste ?
Vous
aviez pensé à Vitalic ou Sébastien Tellier pour vous accompagner sur
cette tournée, donc…. à L’Eurovision vous étiez plus Tellier que
Patricia Kaas ? La démarche de Sébastien Tellier à L’Eurovision
était tout à fait singulière, un monument d’humour, un
jusqu’au-boutisme incroyable, inscrite dans la logique d’un personnage
que j’aime beaucoup, attachant comme sa musique. Alors Tellier oui mais
l’Eurovision alors non, certainement pas !
Interview : Céline Floret / Photo : Eric Canto
Source: focus-magazine
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