15/06/2012

(extrait d'Oxygène n° 1, janvier 1998)

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Après s'être lancé un nouveau défi avec la tournée Oxygène Tour, sa première tournée en salle, Jean Michel Jarre est revenu à ses premières amours et nous a offert le 6 septembre dernier l'un de ses concerts d'un soir dont il a le secret et qui ont fait sa renommée internationale.
Ce spectacle est considéré comme l'un des plus impressionnants jamais conçu par Jean Michel Jarre et a attiré près de 3,5 millions de spectateurs !

La fin du suspense

C'est le 19 août dernier, lors d'une conférence internationale à Moscou, en présence de toute la presse et du maire de la ville, Youri Loujkov, que Jean Michel Jarre a officialisé la rumeur qui circulait depuis déjà quelques mois chez les fans : après Paris en 95, Moscou allait être à son tour le théâtre d'un méga-concert en extérieur. Ce concert s'inscrivait dans le cadre des festivités célébrant le 850ème anniversaire de la ville, et venait concrétiser une commande du maire de Moscou, louant les qualités de Jean Michel Jarre, « reconnues dans le monde entier » ainsi que sa musique, qui prodigue un sentiment « de joie et de philosophie ». Jean Michel Jarre s'est estimé « très honoré » d'avoir reçu une telle commande, et comptait bien « réaliser un de ses plus ambitieux projets et un vieux rêve », en jouant dans le pays natal de son arrière grand-père. Jean Michel Jarre ne souhaitait pas réaliser un « son et lumière historique et didactique » mais son but avoué était de « faire un concert qui soit à la fois un événement civique, ludique et commémoratif », en impliquant les artistes locaux. Le maire de Moscou attendait de cet événement grandiose et sans précédent, véritable clé de voûte des festivités, qu'il attire un grand nombre de visiteurs, faisant ainsi de Moscou le centre du monde pendant la semaine de célébration qui devait également voir se produire Lucciano Pavarroti et David Copperfield.

Le site du piratage


Le spectacle s'est déroulé au pied de l'Université de Moscou. Cette Université, fondée en 1755 par Lomonosov, est l'une des plus anciennes de Russie et l'un des plus grands centres de recherche sur le plan mondial. Son bâtiment central, au pied duquel la scène a été installée, fut construit dans les années 50 sur ordre de Staline, dans le cadre du plan de reconstruction de la ville après la Seconde Guerre Mondiale. Ses architectes, Roudnev, Chernyshev, Abrosimov, Khrykov et Nasonov conçurent un bâtiment majestueux composé d'une tour principale de 36 étages atteignant 240 mètres de haut (l'une des plus grandes d'Europe à l'époque après notre Tour Eiffel) au sommet de laquelle fut placée une étoile russe de 9 mètres de haut, pesant 12 tonnes, et de 4 ailes immenses dont on dit qu'elles possèdent plus de 30 kilomètres de couloirs, chacune étant flanquée de deux petites tours. L'ensemble architectural dépasse ainsi les 400 mètres de longueur. Au pied de la grande tour, une immense allée de plus d'un kilomètre entourée d'arbres, ressemblant beaucoup au Champ de Mars, invite les étudiants à la détente. Cet ensemble conçu dans le pur style stalinien se dresse majestueusement sur le Mont des Moineaux, un groupe de hautes collines dominant Moscou et situé dans le sud-ouest de la ville. L'Université est visible du centre de Moscou, et de la plupart des autres quartiers. Bref, toute la ville peut profiter du spectacle le moment venu !

 Avant le spectacle

Deux jours après la conférence de presse à Moscou, Jean-Michel et les musiciens commençaient les répétitions dans la banlieue parisienne. Les musiciens étaient, bien sûr, ceux qui jouaient sur scène avec Jean-Michel durant la tournée Oxygène Tour : Francis Rimbert, Dominique Perrier, Laurent Faucheux, Dominique Mahut et Christophe Papendieck. Il s'agissait alors essentiellement pour eux de retrouver leurs marques après les deux mois d'arrêt de la tournée. Pendant ce temps, les équipes techniques s'occupaient de construire la scène sur place, de mettre en place les éclairages, les projecteurs, les poursuites, les feux d'artifice et une foule d'autres surprises... Les répétitions parisiennes se terminèrent quelques jours plus tard, et le 1er septembre, toute l'équipe des musiciens accompagnait Jean-Michel à Moscou pour commencer les répétitions finales « in situ », qui eurent lieu tous les soirs jusqu'au jour J (et déclenchèrent des concerts d'alarmes automobiles dans le périmètre du site tant les basses étaient fortes !) afin de régler les projections et les feux d'artifices.

Le jour J

Le grand jour arrive enfin pour les Moscovites et les nombreux fans, qui vont vivre un moment inoubliable. La foule s'amasse depuis le début de l'après-midi devant la scène. Celle-ci, gigantesque, est très similaire à celle utilisée au Concert pour la Tolérance et placée juste au pied de la tour principale de l'Université, devant de grandes colonnades. Cependant, cette scène possède un plafond ainsi qu'un mur de fond mobile constitué d'écrans. Il est facile d'apercevoir sur scène tout le matériel utilisé pendant la tournée Oxygène Tour, tant pour les synthétiseurs que pour les jeux de lumières et éclairages (les néons mobiles, les scanners programmables, etc).
Entre la scène et les crash-barriers pour le public, un vaste espace, où des sièges ont été installés, a été réservé pour les invités de la mairie de Moscou et les militaires de la capitale, qui seront ainsi aux premières loges. Le maire de Moscou attend en effet près de 5 000 invités, parmi lesquels tous les représentants des plus grands pays du monde.

Dans le parc, des équipes de sécurité patrouillent constamment (plus de 2700 hommes et maîtres-chiens), et l'on peut trouver de nombreux stands de boissons ou de nourriture, des barbecues. La mairie de Moscou a vraiment pensé à tout, même des toilettes mobiles ont été installées à intervalles réguliers sur tout le site !

Vers 15 heures, l'équipe technique teste une dernière fois le système de sonorisation, puis les dernières répétitions commencent. Enfin, on peut entendre En attendant Cousteau repris par toute la sonorisation, signe qu'il ne reste plus qu'à attendre patiemment le compte à rebours final.  Petit à petit, le jour commence à baisser, la foule à se masser et bientôt le maire de Moscou lui présente Jean Michel Jarre, le « compositeur du XXIème siécle ».

Pendant ce temps, tous les regards se dirigent vers le ciel : un immense vrombissement se fait entendre. Quatre Sukoï 27, les avions de chasse dernier cri de l'armée russe survolent le site en formation diamant. La sonorisation retransmet alors les ordres radio du leader de la formation, pendant que sur les écrans sont projetées des images de cette patrouille. Le maire demande d'acclamer les pilotes, et, enthousiaste, la foule accueille ce passage dans une grande clameur. Les chasseurs s'inclinent alors sur l'aile et entament un large virage afin de survoler une nouvelle fois le site de  l'Université. Le suspense est intense car personne ne sait vraiment comment le concert va débuter... Lorsque les avions se rapprochent, le maire lance le compte à rebours : « Cinq... Quatre... Trois ». La tension est à son comble, la foule est très excitée. « Deux... Un... Zéro !! ». Une grande clameur d'émerveillement vient accueillir le zéro du décompte : à ce moment précis, les avions ont largué des feux d'artifices à la verticale du site avant de se séparer en éclatant leur formation !

Cette ouverture grandiose est le signal pour Jean-Michel et ses musiciens : il est 20h40 et les premières notes de Rendez-Vous 2 s'élancent dans les airs, pendant que l'Université, le ciel et la scène s'illuminent et que les feux d'artifice redoublent d'intensité, sous les yeux ébahis de la foule. Sur scène, Jean-Michel et ses musiciens sont rejoints par un petit orchestre de cuivres. La façade de l'Université est utilisée comme écran géant et les projections, toutes plus belles les unes que les autres, s'y succèdent, entièrement synchronisées à la musique : on voit défiler des poupées russes, des icônes orthodoxes, des cosmonautes, des images des dirigeants russes du passé et du présent... La troisième partie du morceau est bien sûr jouée par Jean-Michel à la harpe laser, qui fonctionne à merveille et dont les faisceaux vont se perdre dans la nuit moscovite au dessus de la foule. A la fin du morceau, Jean-Michel prend un micro, s'avance et salue le public.

Ses paroles sont traduites simultanément par un interprète, et la foule, attentive, se tait et écoute. Jean-Michel, coiffé d'un béret noir orné d'une étoile, vêtu d'un pantalon de cuir noir et d'une veste imitation crocodile alors que tous les musiciens ont opté pour le costume noir, souhaite une bonne soirée au public et retourne à son ensemble de synthétiseurs pour le morceau suivant : Ethnicolor.
La complainte humano-synthétique qui surgit des haut-parleurs tranche avec l'ambiance symphonique du premier morceau, et l'atmosphère devient plus mystérieuse et feutrée. Le morceau est joué dans son intégralité, et là encore, l'orchestre de cuivres vient soutenir les voix synthétiques dans la seconde partie.

Jean-Michel ne laisse pas au public le temps de souffler : il enchaîne immédiatement sur Equinoxe 7. Durant ce morceau, une panne généralisée du système d'éclairage vient plonger le site dans le noir. Heureusement, la scène n'est pas affectée, et les feux d'artifices, parfaitement synchronisés à la musique, viennent soutenir le morceau. Apparemment, la foule ne comprends pas qu'il s'agit d'une panne, et ne prête pas attention au manque d'éclairage.

Heureusement, la panne est rapidement réparée par l'équipe technique et le public peut à nouveau bénéficier de fantastiques projections et de jeux de lumières époustouflants dès le morceau suivant, Chronologie 6. Viennent ensuite les très électriques Chants Magnétiques 1, après une nouvelle introduction. Puis c'est au tour d'Oxygène 11 d'enflammer le site. Le morceau a été modifié et le rythme est plus appuyé. Là, l'équipe d'X<>Pose s'en donne à coeur joie et fait des merveilles : sur les écrans de scène sont projetées des images où sont appliqués des effets en temps réel. Les images sont prises soit par des caméras externes, soit par la mini-caméra qui est incorporée aux lunettes de Jean-Michel, qu'on appelle désormais la « Jarre-Cam ». Ils sont quatre cette fois-ci à jouer avec les images comme un musicien joue avec des sons, pour offrir au public des images stupéfiantes.

C'est un véritable tour de force : les dernières modifications et programmations des effets ont été faites à Paris, puis envoyées à la dernière minute à Moscou grâce à l'Internet, pour que l'équipe puisse bénéficier d'effets encore plus spectaculaires. Après ce morceau erratique et rythmé, Jean-Michel, visiblement très ému, prend la parole : « Merci... Je voudrais maintenant dédier le prochain morceau à la princesse Diana. C'était une amie, elle était jeune, elle était belle, elle était généreuse, c'était aussi une princesse rebelle et elle va nous manquer... Je voudrais maintenant vous demander une minute de silence en sa mémoire... Merci ». Le moment est très émouvant, Jean-Michel semble très affecté par la disparition tragique de Lady Di, survenue quelques jours auparavant. Il l'avait rencontrée à l'occasion des concerts aux Docklands en 1988, et avait sympathisé avec elle. Le public a parfaitement ressenti cette tristesse et le silence qui règne sur le Mont des Moineaux après 45 minutes de déferlement sonore est impressionnant.

Jean-Michel se dirige alors vers son Mellotron et entame un morceau qui débute comme Oxygène 7, dernière partie, pour évoluer vers la mélodie lente et triste de Souvenir de Chine, rebaptisé « Souvenir » pour la circonstance. C'est un grand moment d'émotion sur scène, et des milliers de briquets s'allument dans la foule respectueuse.
Après ce moment d'émotion intense, Equinoxe 4 est là pour redonner un peu d'allégresse à tout le monde, et le spectacle repart dans la bonne humeur. C'est ensuite un autre moment fort qui attend les spectateurs, lorsque Jean-Michel leur demande d'applaudir les cosmonautes de la station MIR !

Une liaison en direct est établie avec la station spatiale (une bande préenregistrée avait été prévue au cas où la liaison n'aurait pas fonctionné), et les cosmonautes font un speech à la foule, en expliquant qu'ils reçoivent en direct la musique du concert, là-haut, à plus de 400 kilomètres d'altitude ! Ils ne sont cependant pas les seuls, puisque les Moscovites qui n'ont pas la chance de pouvoir assister au spectacle peuvent écouter sur une station FM locale une retransmission en direct de l'événement (qui ne dure malheureusement que la moitié du spectacle environ). La foule acclame alors les cosmonautes héroïques et accueille l'apparition du faisceau central de la harpe laser avec une grande clameur. La liaison s'achève et lorsque la harpe a fini de se déployer, Jean-Michel frappe les quatre notes d'ouverture d'Oxygène 7. Le morceau colle parfaitement à l'ambiance spatiale, et de nombreuses projections relatives à l'espace viennent soutenir le morceau. Malheureusement, la harpe laser ne fonctionne pas correctement cette fois-ci et à plusieurs reprises, la harpe reste muette lorsque Jean-Michel frappe un rayon. Ceci ne dure pas, et le morceau, réorchestré pour la circonstance, se termine correctement.

Jean-Michel vient ensuite présenter à la foule le Thérémin, l'un des tous premiers synthétiseurs, dont on joue en déplaçant les mains devant deux antennes. L'instrument est d'ailleurs d'origine russe ! Comme pour la tournée Oxygène Tour, Jean-Michel l'utilise pour Oxygène 10, pendant que des formules scientifiques sont projetées sur les écrans et l'Université. Puis vient le tour d'Oxygène 2, l'un des morceaux les plus représentatifs du premier Oxygène. Les Chants Magnétiques 2 lui succèdent, dans une version « classique » : la nouvelle version orientée techno jouée dans la première partie d'Oxygène Tour a été abandonnée. Des ballerines accompagnent Jean-Michel et ses musiciens sur scène. Ce morceau a un effet immédiat et la foule se déchaîne !

Le public n'est pas au bout de ses émotions puisque Jean-Michel enchaîne tout de suite avec la présentation d'un de ses synthétiseurs, le Clavia NordLead II. Cela semble anodin, mais dès que Jean-Michel fait retentir les quelques sons qu'il a programmé, la foule est parcourue d'un grand murmure : tout le monde a reconnu les sons et la mélodie d'Oxygène 4 ! Les spectateurs sont à nouveau déchaînés durant le morceau, d'autant plus que des projections d'images laser animées viennent s'ajouter aux images géantes, et l'on peut admirer des pingouins nonchalants qui se dandinent sur la façade de l'Université, allusion non déguisée à l'un des clips d'Oxygène 4. On est rentré dans la partie rythmée du concert, et Jean-Michel enchaîne avec Chronologie 4, un morceau désormais « classique » lui aussi. Là, c'est un véritable déferlement de feux d'artifice qui submerge la foule, et l'on ne sait plus où regarder pour ne pas en perdre une miette ! Lui succède le tube du dernier album, Oxygène 8, que beaucoup semblent bien connaître à Moscou ! Le public accueille très favorablement ce morceau qui est sans aucun doute amené lui aussi à devenir un grand classique.

Vient ensuite Oxygène 12, le morceau symbolisant le mieux le thème du concert : la route vers le XXIème siècle. Des chiffres géants s'inscrivent sur les façades, comptant les années de 1997 à 2017, pendant que les écrans scéniques diffusent le film noir et blanc déjà utilisé pour l'Oxygène Tour, où l'on voit la vie animale et végétale sous toute ses formes : la naissance, la vie, la chasse, la prédation, la mort...

Ce sont de magnifiques images et la foule semble captivée par ce film. Là encore, des feux d'artifices gigantesques viennent ponctuer la fin du morceau. C'est déjà l'heure du dernier morceau, et Jean-Michel ne pouvait pas choisir un autre titre que Révolutions pour le finale. Les écrans du fond de scène se lèvent tous, uniformément rouges (tout un symbole !) pendant que Jean-Michel empoigne son mégaphone pour scander les paroles du morceau, reprises en capitales géantes sur les façades de l'Université. Beaucoup de spectateurs dansent, et Jean-Michel se retrouve soudain entouré par deux marionnettes géantes, comme à la Défense. Les feux d'artifice sont, une fois de plus, spectaculaires et des fontaines romaines surgissent au devant de la scène.

Pour terminer le morceau, Jean-Michel improvise une fin dans le style de celle de l'Oxygène Tour, sur un Roland JP 8000 au son acide, pendant que la rythmique se fait de plus en plus frénétique et rapide ! Après ce finale, Jean-Michel présente les musiciens, et tous sortent de scène. La foule applaudit à tout rompre ; beaucoup croient que le concert est définitivement terminé et prennent déjà le chemin du retour. De grands mouvements de foule sont visibles dans la grande allée qui mène à l'Université.
Les personnes qui commençaient à partir se ravisent au son de Rendez-Vous 4, un autre morceau de Jean-Michel très connu ! Il a été modifié, une nouvelle rythmique vient soutenir la célèbre mélodie, et un choeur géant est présent sur scène pour accompagner

Jean-Michel (il s'agit des Choeurs de l'Armée Rouge) ! Des marionnettes gonflables géantes se dressent soudain dans la foule pendant que les faisceaux de la harpe laser balaient aléatoirement le ciel et que les feux d'artifice explosent un peu partout dans le ciel ! Le public est ravi et danse jusqu'à la fin du morceau que les choeurs terminent un peu à la manière de Houston.

Enfin, c'est vraiment l'heure de l'ultime morceau, et Jean-Michel semble triste lorsqu'il s'assoit devant son Eminent pour interpréter Oxygène 13. Il dédicace le morceau à la ville de Moscou et lance la rythmique. La mélodie est accompagnée par les Choeurs. A la fin du morceau, les artificiers brûlent leurs dernières cartouches, et le ciel s'embrase, pendant qu'une cascade de feu tombe des toits de l'Université. Des confettis sont lancés vers le public en face de la scène. C'est un bouquet final très spectaculaire qui clôture un concert tout aussi spectaculaire. Jean-Michel revient saluer le public, et déclare que ce premier concert en Russie restera gravé dans sa mémoire. Ça y est, cette fois, c'est terminé, Jean-Michel quitte la scène, les lumières s'éteignent et tout le monde commence à partir... Les forces de sécurité étant omniprésentes, il n'y a pas eu d'incident majeur lors du départ des spectateurs ; tout s'est bien passé, malgré les embouteillages et la fermeture des stations de métro proches du site.

Après le spectacle

De l'avis unanime des fans présents qui avaient déjà assisté à plusieurs concerts en extérieur, ce concert est le plus réussi et le plus impressionnant, notamment au niveau de la pyrotechnie, qui n'a jamais été aussi présente ! Les effets visuels étaient aussi spectaculaires, l'éclairage étant maintenant bien plus dynamique et diversifié qu'auparavant, et l'apport d'X<>pose est indiscutable ! Le public russe, lui, a beaucoup apprécié, et le concert était visible de tout Moscou. De plus, ce concert était un véritable challenge technique, mais Jean-Michel est réputé pour sa capacité à relever des défis impossibles ! Il a su s'entourer d'une équipe internationale compétente pour mener à bien ce fabuleux spectacle de près de deux heures quinze minutes, pour un budget estimé à 250 000 dollars. Le seul point litigieux semble être le nombre de spectateurs présents. Le chiffre annoncé (par Jean-Michel au public en cours de spectacle) de 3,5 millions, qui constituerait un nouveau record d'affluence est en effet sujet à controverse. On estime en effet qu'un million et demi, voire deux millions de personnes peuvent prendre place dans le parc.


Pour obtenir les 3,5 millions, il faudrait y ajouter les personnes présentes sur les collines environnantes ainsi que celles présentes sur la Place Rouge, où des écrans géants ont retransmis l'intégralité du concert. Mais peut-on alors parler véritablement de spectateurs ? Quoi qu'il en soit, il vaut mieux considérer le chiffre avancé comme une estimation généreuse. Mais ces discussions n'enlèvent en rien au spectacle ses qualités indéniables, et le souvenir impérissable qu'il laissera au public russe présent ce soir-là. Une fois de plus,

Jean-Michel a parfaitement su marier son oeuvre à l'histoire et l'architecture locale. Chaque morceau, éventuellement réorchestré pour pouvoir y incorporer une touche artistique locale, a réussi à évoquer une page de l'histoire de la ville ou du pays.

Jean-Michel a en effet une capacité incroyable à ressentir l'essence, l'atmosphère d'un lieu, pour se les approprier et les incorporer au mieux dans ses spectacles. Les innovations techniques ont été à la hauteur de l'événement, avec la spectaculaire démonstration des capacités du logiciel d'Arkaos notamment. Il ne reste qu'à espérer que Jean-Michel nous réservera encore un spectacle comparable dans les années à venir ; et qui sait, peut-être pour la Coupe du Monde, pour le nouvel an prochain à Rio ou encore à Cuba pour les 40 ans de la Révolution ?

Où voir ce concert ?

Les caméras ne manquaient pas ce soir-là, car la télévision russe et l'équipe du concert filmaient l'intégralité de l'événement. La télévision russe proposa même un direct d'une vingtaine de minutes sur la télévision nationale.

Elle a ensuite monté un film du spectacle qu'elle a diffusé quelques semaines plus tard après consultation de Jean-Michel. L'équipe du concert, sous la direction d'Aubrey Powell (grand réalisateur de films de concerts, mondialement reconnu, ayant travaillé pour Pink Floyd, Led Zeppelin, etc) a elle aussi tout enregistré et monté également le film officiel, disponible pour les télévisions du monde entier. Aubrey Powell a également dirigé dans le même temps la réalisation d'un film biographique qui est disponible avec le film du concert. A l'heure où cet article est bouclé, on ne sait toujours pas si une télévision française a acheté le film. On peut aussi peut-être espérer la sortie d'un CD live à Moscou, ou un CD live de la tournée, incluant des morceaux exclusivement joués à Moscou.

Damien Cohas
Remerciements : Rodolpho, Andreas, Bart, Sophie, Marc, Alexander
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(extrait d'Oxygène n° 1, janvier 1998)

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