Jean-Michel Jarre.
A
58 ans, il semble avoir retrouvé énergie et inspiration. Avec son
quatorzième album studio, « Téo & Téa », très autobiographique, il
entend rappeler qui est le maître de la musique électronique.
Ce
n’est pas le genre de disque très attendu. Et c’est bien là son charme.
« Téo & Téa », premier véritable nouvel album de Jean-Michel Jarre
depuis « Métamorphoses » paru en 2000, surprend. Comme si, agacé d’être
honteusement copié depuis l’arrivée de la « french touch », Jarre avait
essayé de montrer qui est le patron. Il y a ce son d’abord, puissant,
lourd et efficace, ces morceaux aussi, treize au total, mais tous assez
courts, très énergiques le plus souvent, mélancoliques parfois. Aucun
texte, seulement des émotions que le compositeur met en musique. Réussi
? Oui, franchement. « Ces cinq dernières années ont été assez
bouleversantes, raconte l’intéressé. Ma vie professionnelle et ma vie
personnelle ont connu de nombreux soubresauts. » Tout le monde se
souvient de sa brève romance avec Isabelle Adjani, de leur séparation
médiatique par presse interposée. Puis Jean-Michel a épousé la
comédienne Anne Parillaud, et n’a pas hésité à afficher son nouveau
bonheur. Histoire de mettre un terme aux rumeurs. « Je me suis
retrouvé, je suis resté debout, dit-il. Ma vie a souvent traversé des
montagnes russes. Je me sens parfois dépressif, c’est l’absurdité des
hauts et des bas. Ça vous tombe sur la gueule un jour ou l’autre...
Cela vous plonge dans un état de vertige, un état d’égarement. » Puis
vous sortez la tête de l’eau. Le jour de son mariage avec Anne,
Maurice, son père, est présent. Jean-Michel, peu enclin aux grandes
déclarations d’amour, peut, enfin, tourner la page d’une interminable
brouille. « Je sais ce que je dois à Anne dans cette réconciliation.
Aujourd’hui, j’ai des relations avec mon père, ce qui n’a pas été le
cas pendant des années. La boucle est bouclée. »
Apaisé, le cœur moins lourd, l’esprit plus léger, Jarre s’empare de ses claviers et se lance dans la composition. Une centaine de titres arrivent très vite. Le projet « Téo & Téa » se dessine. « Je voulais évoquer le retour à l’autre, la recherche de son double. A tous les âges, on passe notre temps à vouloir partager nos émotions avec quelqu’un, peu importe le sexe ! » « Téo & Téa » va droit au but. On sent le coup de foudre, l’envie d’être éternellement jeune, le désir de vivre à fond, comme des gamins. Il y a un peu d’Anne dans Téa (on l’entend très distinctement pousser des cris sur « Beautiful Agony ») et beaucoup de Jean-Michel dans Téo. « La société dans laquelle on vit imprègne forcèment nos créations. J’ai le sentiment que, dans les années 80 et 90, nous étions dans une époque cynique. Aujourd’hui, nous sommes prêts à tout dans notre quête absolue de l’autre. Téo et Téa sont dans l’insouciance de l’amour, dans l’envie d’avancer ensemble. Ils ne sont pas nécessairement jeunes, ils ont chacun évolué dans des mondes parallèles avant de se trouver. Et l’étincelle de leur rencontre leur donne une nouvelle énergie. »
« Téo & Téa » fait effectivement preuve d’une inspiration retrouvée... «Même si j’aime beaucoup “Aero” (son album paru en 2004), j’étais à l’époque trop occupé par les histoires de “son 5.1” et de “son surround” pour arriver à composer moi-même. J’étais enfermé dans la technologie, enfermé dans la quête de sons inouïs. J’étais frustré par la mauvaise qualité du C.d., la crise du disque vient de là également. Le C.d., pour moi, c’est le 78-tours du numérique ! » avoue-t-il aujourd’hui. Depuis, Air, Daft Punk, les Chemical Brothers, Bob Sinclar, Emilie Simon et bien d’autres ont imposé leur talent sur la scène électronique mondiale. « Je n’ai pas de revendications musicales, car j’ai toujours eu du recul. Je fais de la musique électronique depuis toujours. J’ai vu des vagues passer et emporter plein de gens avec elles. Qui parle encore de la “french touch” ? Depuis 1976, j’aurais pu me contenter d’être le truc branché du moment, mais j’ai toujours su m’en préserver. En ne cherchant pas à comprendre, car un artiste n’a pas à se poser cette question. »
En concert le 15 avril au Queen à Paris.
Apaisé, le cœur moins lourd, l’esprit plus léger, Jarre s’empare de ses claviers et se lance dans la composition. Une centaine de titres arrivent très vite. Le projet « Téo & Téa » se dessine. « Je voulais évoquer le retour à l’autre, la recherche de son double. A tous les âges, on passe notre temps à vouloir partager nos émotions avec quelqu’un, peu importe le sexe ! » « Téo & Téa » va droit au but. On sent le coup de foudre, l’envie d’être éternellement jeune, le désir de vivre à fond, comme des gamins. Il y a un peu d’Anne dans Téa (on l’entend très distinctement pousser des cris sur « Beautiful Agony ») et beaucoup de Jean-Michel dans Téo. « La société dans laquelle on vit imprègne forcèment nos créations. J’ai le sentiment que, dans les années 80 et 90, nous étions dans une époque cynique. Aujourd’hui, nous sommes prêts à tout dans notre quête absolue de l’autre. Téo et Téa sont dans l’insouciance de l’amour, dans l’envie d’avancer ensemble. Ils ne sont pas nécessairement jeunes, ils ont chacun évolué dans des mondes parallèles avant de se trouver. Et l’étincelle de leur rencontre leur donne une nouvelle énergie. »
« Téo & Téa » fait effectivement preuve d’une inspiration retrouvée... «Même si j’aime beaucoup “Aero” (son album paru en 2004), j’étais à l’époque trop occupé par les histoires de “son 5.1” et de “son surround” pour arriver à composer moi-même. J’étais enfermé dans la technologie, enfermé dans la quête de sons inouïs. J’étais frustré par la mauvaise qualité du C.d., la crise du disque vient de là également. Le C.d., pour moi, c’est le 78-tours du numérique ! » avoue-t-il aujourd’hui. Depuis, Air, Daft Punk, les Chemical Brothers, Bob Sinclar, Emilie Simon et bien d’autres ont imposé leur talent sur la scène électronique mondiale. « Je n’ai pas de revendications musicales, car j’ai toujours eu du recul. Je fais de la musique électronique depuis toujours. J’ai vu des vagues passer et emporter plein de gens avec elles. Qui parle encore de la “french touch” ? Depuis 1976, j’aurais pu me contenter d’être le truc branché du moment, mais j’ai toujours su m’en préserver. En ne cherchant pas à comprendre, car un artiste n’a pas à se poser cette question. »
En concert le 15 avril au Queen à Paris.
Auteur : Benjamin Locoge
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