02/08/2013

Jean Michel Jarre, on the road

Dans les coulisses de sa tournée mondiale


Tous les DJ du monde revendiquent son héritage

Gala: Vous êtes un citoyen engagé. Est-ce votre mère, ancienne résistante et déportée, qui vous a montré la voie?

JMJ: Absolument. Elle a eu un destin incroyable. Résistante de la première heure, arrêtée trois fois par la Gestapo, et déportée à Ravensbrück. Elle a fini par s’échapper et revenir en France sur le toit d’un train! Mais malgré ces drames de l’Histoire, elle m’a élevé dans l’idée du respect de l’autre, de la tolérance. Ma mère a toujours fait la différence, quand elle me parlait de la guerre, entre les nazis et les Allemands. Plus tard, comme mes parents ont divorcé -j’avais cinq ans- j’ai beaucoup souffert de grandir sans père. Elle a su gérer cette absence sans jamais se montrer envahissante ou abusive. Je lui suis très reconnaissant de m’avoir inculqué des valeurs que j’ai transmises à mes enfants.


Gala: Comment êtes-vous devenu ambassadeur auprès de l’Unesco?


JMJ: J’ai défendu la cause de l’écologie bien avant la vague verte. A l’époque d’Oxygène, en 1976, le développement durable et l’environnement n’intéressaient que les hippies! Il y a quinze ans, on m’a proposé cette mission, qui me tient très à cœur. Aujourd’hui plus que jamais. Car l’éducation, la culture, la démographie, l’accès à l’eau potable vont être les enjeux majeurs demain.


Gala: Vous agissez dans la discrétion...


JMJ: Je me méfie du charity business et des artistes qui, parce qu’ils sortent un livre ou un disque, se montrent généreux. Je préfère être en retrait et m’engager sur du long terme. Mon message, je le fais passer dans mes concerts. Par exemple, dans le programme qui est vendu, je veille à ce qu’il y ait une double page qui fasse référence aux grands chantiers de l’Unesco. Les discours moralisateurs me gênent. J’estime que ce n’est pas mon rôle.


"Je n'ai jamais abandonné les idéaux de ma jeunesse"

Gala: Quelles sont, parmi les personnalités que vous avez croisées, celles qui vous ont le plus marqué?

JMJ: Ma rencontre avec le pape Jean-Paul II, juste avant un concert. La plus impressionnante de ma vie! Quand il est entré dans la pièce, j’ai eu l’impression que la température était montée d’un coup. Sa bonté, sa clairvoyance m’ont ébranlé. Je lui ai posé beaucoup de questions sur le communisme. Nous avons parlé longuement de Solidarnosc, de Lech Walesa, de ses problèmes de santé mais aussi du rapport entre la musique et la spiritualité.

Gala: Pensez-vous être fidèle à vos vingt ans?

JMJ: Faut-il être fidèle à ses vingt ans? Chaque époque de la vie vous apporte des choses. Néanmoins, je n’ai jamais abandonné les idéaux de ma jeunesse tels que refuser d’être enfermé dans un moule et de suivre la mode. Ce qui explique que je me suis lancé dans la musique électronique en pleine folie disco! Durant toute ma carrière, je me suis effectivement retrouvé en total décalage. Cette situation me convient parfaitement.

Gala : Vous allez fêter, en mai, vos cinq ans de mariage avec Anne Parillaud. C’est important?

JMJ: Le temps écoulé auprès de la femme qu’on aime, il faut le chérir. Je m’efforce de tout faire pour que chaque jour qui passe soit comme un anniversaire.

Propos recueillis par Claire Baldewyns.

En coulisses

Dans sa loge, l'artiste se prête aux derniers réglages de son micro HF.
  

Sons et lumières

Les lasers les plus sophistiqués du moment, créés sur mesure pour le tour 2010, offrent au public un light show exceptionnel.
 

Suivez l'artiste...

Sur l'autoroute qui le conduit de Hambourg à Berlin, où il se produit le soir même, le créateur d'Oxygène s'est retiré dans sa "chambre", un espace de repose lui permettant, en fin de matinée, de composer sur son synthé de voyagde qui ne le quitte jamais.

Source: gala


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