| Written by Benjamin Alliguié |
| Wednesday, 21 April 2010 |
Le Gouru de la musique électronique, j'ai nommé Jean Michel Jarre, est actuellement en pleine tournée à travers l'Europe. Nous avons eu la chance d'assister à sa prestation à Bercy ... retour sur l'événement !
" On vous aime aussi ! " concluait Jean-Michel Jarre à la fin de son concert, à Paris Bercy le 25 mars dernier.
Et le moins qu'on puisse dire, c'est que le père fondateur de la musique électronique à la Française, a toujours la cote !
D'abord l'attente, une longue attente, puis soudain, quatre notes d'une basse analogique bien grasse : le ton est donné, pensons-nous, eh bien pas tant que ça...
L'artiste, venu du fond de la salle, arrive sur scène et offre à nos oreilles une harmonieuse suite d'accords : pads et nappes diluées sont accompagnées de thèmes atmosphériques au timbre rappelant le chant du theremin, qui aura bien entendu lui aussi son heure de gloire ce soir, sur la scène du pape de l'ambient electro.
C'est donc à grands gorgées d'Oxygène que Jean Michel Jarre nous abreuve, dès le début du show, accompagné par pas moins de trois musiciens, chacun ayant à son chevet une batterie de synthétiseurs et machines analogiques en tout genre.
Plutôt attendue, avec bien sûr une large part accordée au jeu en live des grands classiques qui on fait la renommée de l'artiste, ce soixantenaire d'une vivacité incroyable sur scène parvient encore une fois à nous étonner. Pendant près de vingt minutes, il improvise un show on ne peut plus expérimental, triturant comme un enfant ses analogiques joujous favoris avec un enthousiasme et une énergie dont certains, plus jeunes, devraient prendre de la graine...
Même si l'esprit de Bach ou Beethoven n'est jamais vraiment loin, ou que les fantasmes d'un futur dématérialisé transforment la scène, avec cette immense harpe laser, en une projection dans un monde tout de lumière et d'électricité, c'est en rock star sans guitare que Jean Michel Jarre clôt son concert, keytar à la main et fier de nous avoir fait vivre deux heures de show mémorables.
Côté scénographie, un plateau minimaliste, sans fioriture, mais néanmoins en mal de spectaculaire par rapport à ce à quoi nous a habitué ce grand mégalomane : un immense écran panoramique monochrome passant tour à tour par toutes les couleurs du spectre, où parfois de timides projections ( clips animés à partir des pochettes d'album ou bien retransmission live ) font leur apparition. Nous retiendrons bien sûr ce voyage de synthèse psychédélique qui, à la manière dont George Lucas nous entraînait à la surface de l'étoile de la mort dans Star Wars, nous propose un trip aérodynamique au-dessus des multiples prises et boutons d'un synthétiseur modulaire virtuel devenu monolithe à la 2001.
Pour le meilleur et l'un peu moins meilleur mais jamais pour le pire, Jean Michel Jarre nous prouve, une fois de plus, que la musique électronique a bel et bien encore un pape et qu'il ne nous fait en aucun cas ses adieux avec ce concert mais une promesse de retour à la scène, pour le plus grand bonheur de nos oreilles et, je l'espère, à nouveau de nos yeux.
Source: gouru.fr
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