09 SEPTEMBRE 2014
Lors de l’IFA de Berlin, GQ a discuté son et design avec Jean-Michel Jarre, venu présenter l’AeroFrame, la nouvelle enceinte de sa marque, Jarre Techonologies.
— © Christophe Séfrin
uel était l’objectif de Jarre Technologies, votre marque lancée en 2010 avec Roland Caville ici à l’IFA de Berlin ?
Notre
ambition était de contribuer à définir ce que pourrait être le sound
system de demain, en prenant en compte que la boite noire est passée de
mode, sauf quand on est amateur de vintage. Nous sommes passés d’une
époque où la chaine Hi-Fi était la pièce centrale du living room à un
moment où on écoute la musique sur des enceintes en plastique à côté de
son laptop. On avait alors deux choix : rendre la technologie totalement
invisible ou très visible. Là, il fallait que sur le plan du design il y
ait un statement de fait. Nous avons donc réfléchi à avoir un certain
nombre de dogmes sur les matières à utiliser ou non. Cela a donné
l’AeroSystem, tout en verre et métal, sans aucun plastique. C’était
d’ailleurs une vraie galère ! Il fallait aussi faire des design
fondamentalement différents pour lancer un signal dans le monde de
l’audio. Il fallait imaginer l’inimaginable en terme d’esthétique audio.
C’est comme cela que nous sommes arrivés sur des formes plus
rock’n’roll comme celles du Skull, du Bulldog ou du Donut. Mais plus la
forme est inhabituelle, plus le son doit être à la hauteur, pour éviter
de tomber dans le gadget. C’est ce que l’on a essayé de faire, et c’est
réussi. Le son est bon, il y a peu de concurrent à prix équivalent.
Avec l’AeroFrame (photo ci-dessous), vous revenez à quelque chose de plus classique…
Oui, car, évidemment, nous n’allions pas nous spécialiser dans la ménagerie en sortant l’éléphant, la girafe ou l’autruche. Il fallait trouver un design lié à la technologie pure comme cet AeroFrame et comme les autres produits qui sortiront bientôt. Ce sont des objets plus high-tech et pointus sur le plan du design. Nous travaillons avec différents jeunes designers que l’on a recrutés pour la plupart sur Internet, notamment une Ukrainienne qui est fantastique, un Espagnol, des Asiatiques… Chacun apporte ses idées, à n’importe quelle heure, tout se développe comme ça chez nous même si notre structure est petite. Nous sommes des nains par rapport aux géants de l’audio.
Oui, car, évidemment, nous n’allions pas nous spécialiser dans la ménagerie en sortant l’éléphant, la girafe ou l’autruche. Il fallait trouver un design lié à la technologie pure comme cet AeroFrame et comme les autres produits qui sortiront bientôt. Ce sont des objets plus high-tech et pointus sur le plan du design. Nous travaillons avec différents jeunes designers que l’on a recrutés pour la plupart sur Internet, notamment une Ukrainienne qui est fantastique, un Espagnol, des Asiatiques… Chacun apporte ses idées, à n’importe quelle heure, tout se développe comme ça chez nous même si notre structure est petite. Nous sommes des nains par rapport aux géants de l’audio.
À quel moment intervenez-vous sur les produits ?
Au moment de la réalisation du concept, lors de la réflexion sur le design et sur le plan acoustique. Je mets un peu les mains dans le cambouis sur le plan du son. Mon nom est un nom lié au son, ce ne serait pas sérieux d’avoir des objets sonores qui ne soient pas soignés de manière optimale sur la qualité audio. Je surveille cela de manière particulière avec les ingénieurs du son qui travaillent en studio ou en Live avec moi. Ils mettent la main à la pâte pour avoir le meilleur. Et comme nous sommes petits dans le secteur, c’est mieux. Nous pouvons réagir tout de suite. Nous sommes davantage du côté de l’armée vietnamienne que de celui de l’armée américaine. Les géants ont du mal à bouger, à s’adapter, ce sont des gros paquebots alors que nous sommes plutôt des scooters des mers, ce qui nous permet de bouger plus vite.
Vous préférez faire des albums ou des objets high-tech ?
Je préfère quand même faire de la musique ! Mais c’est finalement complémentaire. Un des problèmes de l’industrie de la musique est qu’à la différence des gens du cinéma, nous n’avons pas assez fait attention nous producteurs, musiciens et chanteurs à ce qui se passe à la porte du studio. Un réalisateur est impliqué dans le processus de mixage et de montage de son film et concerné par la réception qu'en auront les spectateurs. Nous, nous passons un temps infini au niveau du son en studio à mixer ou masteriser, mais après plus personne ne se préoccupe de la manière dont la musique va être écoutée, perçue. La qualité du son s'est détériorée avec le passage du vinyle au CD puis au MP3, alors que la technologie en studio se fait de plus en plus sophistiquée. Ce décalage, j’essaie de l'atténuer en réfléchissant à la manière dont les gens vont écouter ma musique et évidemment celle des autres.
Au moment de la réalisation du concept, lors de la réflexion sur le design et sur le plan acoustique. Je mets un peu les mains dans le cambouis sur le plan du son. Mon nom est un nom lié au son, ce ne serait pas sérieux d’avoir des objets sonores qui ne soient pas soignés de manière optimale sur la qualité audio. Je surveille cela de manière particulière avec les ingénieurs du son qui travaillent en studio ou en Live avec moi. Ils mettent la main à la pâte pour avoir le meilleur. Et comme nous sommes petits dans le secteur, c’est mieux. Nous pouvons réagir tout de suite. Nous sommes davantage du côté de l’armée vietnamienne que de celui de l’armée américaine. Les géants ont du mal à bouger, à s’adapter, ce sont des gros paquebots alors que nous sommes plutôt des scooters des mers, ce qui nous permet de bouger plus vite.
Vous préférez faire des albums ou des objets high-tech ?
Je préfère quand même faire de la musique ! Mais c’est finalement complémentaire. Un des problèmes de l’industrie de la musique est qu’à la différence des gens du cinéma, nous n’avons pas assez fait attention nous producteurs, musiciens et chanteurs à ce qui se passe à la porte du studio. Un réalisateur est impliqué dans le processus de mixage et de montage de son film et concerné par la réception qu'en auront les spectateurs. Nous, nous passons un temps infini au niveau du son en studio à mixer ou masteriser, mais après plus personne ne se préoccupe de la manière dont la musique va être écoutée, perçue. La qualité du son s'est détériorée avec le passage du vinyle au CD puis au MP3, alors que la technologie en studio se fait de plus en plus sophistiquée. Ce décalage, j’essaie de l'atténuer en réfléchissant à la manière dont les gens vont écouter ma musique et évidemment celle des autres.
Source: gqmagazine.fr
No comments:
Post a Comment