24/06/2014

KORG STORY. Une saga de 40 ans (2003) Bon anniversaire !

Tsutomu Katoh


         

Rare, Japanese-language video from some time in the 1990's, taking the viewer on an odyssey through Korg's many instruments, from Korg's synthesizer museum at its Tokyo headquarters.

This clip features an interview with Korg's co-founder, the late Tsutomu Kato and footage of the rare DA-20 Doncamatic drum machine (1963) and an early appearance of Korg's famous 'Traveler' filter control - on an organ! (late 1960's.) More to follow.


Two other videos were produced in this series, 'The Vintage Synth - Volume 1: Moog and 'The Vintage Synth - Volume 2: Roland'


      

22/06/2014

Vision of China by Claude Samard, Sathy Ngouane

"VISION OF CHINA" is the title of my new album produced by Cezame Music Agency.

All songs composed and arranged by Claude SAMARD-POLIKAR except " World Factory" , co-written by Claude SAMARD-POLIKAR & Sathy NGOUANE.

January 21, 2014

Label: Cezame
Copyright: (P) Cezame
Total Length: 44:43

 

 LISTEN:


21/06/2014

MedPi 2014 : Interview de Pierre Triboulet, des enceintes connectées Jarre Technologies

20 juin 2014


L'Aerotwist de Jarre Technologies.
 

Au MedPi 2014, étaient présentes les enceintes Jarre Technologies ; nous y avons rencontré le directeur de la marque, Pierre Triboulet.

Nées de la passion commune à Pierre et au musicien mondialement connu Jean-Michel Jarre pour le son haute-fidélité, ces enceintes constituent un modèle de design et surtout de connectivité.
Nous avons testé le modèle AeroTwist et nous pouvons d’ores et déjà vous affirmer que la qualité du produit s’avère irréprochable.

En plus de la beauté singulière de l’objet, le son peut atteindre jusqu’à 4 x 4,5 watts. L’enceinte est connectable via le Bluetooth ou la technologie NFC.

La connexion est d’une grande simplicité ; en effet, les ingénieurs de la marque ont effectué un travail exemplaire afin de rendre le plus accessible possible l’utilisation de l’AeroTwist.

Elle existe en 4 couleurs, dont un noir somptueux. Le plus drôle est que l’AeroTwist peut se tordre tel un serpent et ainsi changer de forme.

Nous avons été enchantés par le concept tout à fait novateur des produits Jarre et nous avons donc décidé de vous proposer une interview de son PDG, Pierre Triboulet.


 Pierre Triboulet

Bonjour Pierre Triboulet, pourriez-vous vous présenter et nous présenter la marque Jarre Technologies ?

Je suis directeur général de la société de distribution des produits Jarre Technologies. La marque porte le nom du célèbre musicien, car il participe activement aux choix stratégiques de l’entreprise. Il apporte non seulement son immense expérience dans le son, mais aussi ses connaissances techniques et humaines. Grâce à ses concerts donnés dans le monde entier où il rassemble des millions de personnes, il est riche d’un savoir extraordinaire. En offrant son nom pour la première fois à des produits, il souhaite redonner à une musique dématérialisée en fichiers souvent très compressés de la qualité et une vraie forme. C’est pour cela que nos produits possèdent avant tout de grandes qualités techniques, mais aussi un design très marqué.

Comment s’est passée votre première rencontre avec Jean-Michel Jarre ?

Très naturellement, car c’est quelqu’un de très abordable et profondément humain ; les éventuelles barrières tombent ainsi toutes seules. Il fait très vite partager ses nombreuses passions.

Pourquoi avoir choisi de développer des enceintes acoustiques qui soient connectées ?

Parce que nous considérons que l’utilisation de nos produits par notre consommateur doit être la plus simple possible, sans concession sur la qualité. Désormais, les connections sont fiables, nous développons donc des enceintes connectées qui évitent bien des fils.

Pourriez-vous nous parler de l’aspect « connecté » des enceintes Jarre ?

Nous avons choisi pour les enceintes nomades la connexion Bluetooth aptX qui associe ergonomie et qualité. Ergonomie, car tout le monde s’en sert sur un produit ou sur un autre, qualité grâce à son codec aptX qui, à la lecture, décompresse beaucoup plus les fichiers pour une meilleure écoute. Nous rajoutons aujourd’hui la norme NFC qui permet une connexion immédiate par simple toucher des appareils entre eux.

Quels ont été les critères d’excellence imposés par Jean-Michel Jarre ?

Trois, entre autres ! Un son d’excellente qualité, évidemment, mais aussi un design et un rapport qualité-prix correct. En effet, c’est parce que l’on s’appelle JARRE que l’on ne peut pas faire n’importe quoi ! Nous avons des produits haut de gamme qui sont à la portée de nombreuses bourses, car, au final, le consommateur doit s’y retrouver.

Pourquoi avoir choisi un design aussi original pour vos modèles ?

La musique, c’est de l’émotion pure et le support participe à son ressenti. Nous ne souhaitons pas dissocier les deux. Nos enceintes sont un support construit avant tout pour un rendu optimum du son. Cependant, leur design très original permet de les acheter aussi par goût et à la musique de se matérialiser par un objet apprécié pour lui-même. En fait, chez nous, l’aspect technique se doit aussi d’être beau.

Le fait d’être présent au MedPi vous a-t-il permis de présenter vos modèles à de nouveaux acheteurs ou distributeurs ?

Bien sûr, mais nous avons aussi présenté une toute nouvelle exposition en magasin qui permet de bien faire comprendre aux consommateurs qui nous sommes. C’est une présentation en test actuellement, par exemple, chez LICK La Défense, jeune chaîne de magasins connectés ou sur Nice et Monaco. Les résultats sont spectaculaires et nous allons très rapidement la développer.

Pierre, quel serait votre mot de la fin pour nos lecteurs ?


Qu’ils n’oublient pas leurs oreilles en venant nous écouter et qu’ils restent lecteurs bien sûr !

Propos recueillis par Laurent Amar




Source: les-objets-connectes.fr

Studio 124 - Claude Samard Polikar


2004 (Concert in China) -2014 (today at Studio 124) : 

10 years collaboration anniversary. 

June 2004 i started working with Jean Michel Jarre, first trip to Beijing as a Musical Director for the Forbbiden City Concert. —   

Studio 124 Paris

 Source:

https://www.facebook.com/claude.polikar?fref=photo

WELCOME ON THE UPDATED SITE OF CLAUDE SAMARD POLIKAR/STUDIO 124. SEPT/OCT News

http://www.claudesamard.com/

New soundtracks, new European Tour dates with JM Jarre, 

New Studio 124

https://www.facebook.com/pages/Studio-124-Claude-Samard-Polikar/137924149626058

  

«Meiers Solo-Karriere? – Super!»


20 Juni, 2014
Mit Boris Blank sprach Valerie Thurner

Boris Blanks Yello-Partner Dieter Meier widmet sich zurzeit anderen Projekten. 

Für den Klangtüftler kein Problem. 

Das erlaubte es ihm, sich einer Art musikalischer Biografie zu widmen.

 

«Melancholie ist wunderbar»: Boris Blank vor seinem Studio. Foto: Giorgia Müller

Die Gegend sei eine noble, die Reporterin solle sich nicht wundern, hatte Boris Blank am Telefon gesagt. Untertrieben hat er nicht. Zürichberg, Doldergegend. Er sitzt in seinem Studio, das im Gartengeschoss der Villa der Meiers liegt. Draussen Mittagshitze, drinnen angenehm kühl. Blank, das musikalische Mastermind hinter dem Elektropop-Duo Yello, fährt das System hoch. Wir gehen auf eine Reise durch sein Schaffen, durch ältere und neuere Tracks, die sich über die Jahre angesammelt haben. Wie ein Eichhörnchen habe er überall seine Nüsse vergraben. Teilweise sei er selber überrascht, was er in seiner Sammlung alles so gefunden habe. Einige dieser Trouvaillen hat er nun zusammengeführt. «Electrified» nennt er das Projekt. Es klingt so vielfältig und eigenständig wie zeitlos gut und zeigt Boris Blanks künstlerisches Spektrum: von sperriger Neo-Klassik zu eingängigen, tanzbaren Beats. Die Kompositionen sind mal funky und treibend, mal melancholisch und bedrohlich, nur eines nie: gefällig.

 

Wie kam es zu «Electrified»?

Die Idee stammt von Ian Tregoning. Er ist ein alter Freund und ausserdem der Produzent, der Yello in England auf den Plan brachte. Ian half mir, in all den Kisten voller alter Magnetbänder zu graben und nach Fundstücken zu suchen. Diese habe ich nun in den vergangenen zwei Jahren restauriert. So kamen die Tracks zusammen, teilweise aus Fragmenten oder nie verwendeter Filmmusik. Es handelt sich ein wenig um eine musikalische Biografie. Wobei nach wie vor etwa 200 Stücke brachliegen.

Sie finanzieren das Ganze teils über Crowdfunding. Warum arbeiten Sie nicht mit einem Label zusammen?

Weil die sich auf einen so teuren Spass gar nicht einlassen würden. Ausserdem wirft eine limitierte Auflage von 1500 Stück keine Rendite ab. Crowdfunding war Ians Idee, für mich war das bis anhin ein Fremdwort.

Wie kommt man zu dem Paket? 

Indem man auf Kickstarter das Set bestellt. Und nur, wenn genügend Leute mitmachen, geht es in Produktion.

Sie hätten die ethische Pflicht, Ihre Fans mit Ihrem musikalischen Können zu beglücken, und das nicht nur alle fünf Jahre – so zitiert die Yello-Biografie von Daniel Ryser Ihren Partner Dieter Meier. Geben Sie ihm recht? 

Ja, schon, aber es braucht auch wahnsinnig viel Arbeit und Zeit, bis der Sound meinen Vorstellungen entspricht. Das hat Dieter inzwischen eingesehen . . . Und so viel Output wie in diesem Jahr hatte ich mein ganzes Leben nie. Ich bin ein Perfektionist, die Musik muss ein Raum sein, den man betreten kann. Um diese Qualität zu erreichen, muss ich jeweils sehr lange am Sound feilen.

Die Yello-Auftritte lassen sich an einer Hand abzählen. Warum diese Abneigung gegen Auftritte?

Weil es einfach langweilig ist, wenn da ein Typ mit seinen Apparaten statisch auf einer Bühne rumsteht.

Das machen andere doch auch, die Langeweile liegt ja in den Ohren des Zuhörers beziehungsweise den Augen des Betrachters.

Ja, aber ich kam mir jeweils vor wie ein Pilot, der mit seinem Flugzeug zur Landung ansetzt und alle dabei zuschauen, was aber keine eigentliche Show ist.

Es ist noch nicht allzu lange her, da applaudierte man in Chartermaschinen nach geglückter Landung jeweils noch wacker.

Ja, aber ein Klangmaler, und als solchen verstehe ich mich, hat nichts auf einer Bühne zu suchen. Vor Tausenden zu malen, ist doch läppisch. Nach jedem Pinselstrich über die Schulter in die Menge zu schauen und zu rufen: Hey, schaut her! Jetzt kommt dann noch etwas mehr Blau und hier noch Rot. Ist doch super, nicht?

Nervt Sie das Image des scheuen Tüftlers, der im Schatten von Zampano Meier steht, eigentlich nie? 

Nein, das hat sich natürlich so ergeben. Mich als Person zu exponieren, ist für mich ein Müssen. Ich zeige mich lieber durch meine Musik. Sie sehen ja, wie ich hier arbeite: wie ein Mönch in der Klausur. Hier kann ich ungestört meine Klangbilder malen. Ich sehe höchstens mal ein Reh oder einen Fuchs.

Blanks Finger fliegen über die Tasten. Dass er zu seiner Musik selbst Visuals kreiert, ist wenig bekannt. «One Minute to Go», eine eher düstere Komposition. Wir fliegen über eine surrealistische Meereslandschaft, ein Schwarm Aquariumfische fliegt über den Bildschirm. Für andere Tracks hat Blank Künstler wie Kevin Blanc, Daniel Cherbuin oder Dirk Koy um Clips gebeten.

Was bedeutet Ihnen Melancholie?

Melancholie ist wunderbar und essenziell für die Kunst. Nur lassen wir die damit verbundenen Emotionen oft nicht an uns heran. Wir sind im Alltag von viel Belanglosem umgeben. Ich kann ja kaum mehr Radio hören. Das Tagesprogramm der Privatradios ist voller Belanglosigkeiten. Leider Gottes trifft dieser Befund auch immer mehr auf die öffentlich-rechtlichen Sender zu. Je mehr wir uns von Radio und Fernsehen erziehen lassen, umso mehr verlieren wir den Kontakt zu unseren Impulsen und Gefühlen. Die Melancholie äusserst tief Menschliches, fassbares und authentisches, sie reflektiert nicht nur eine Oberfläche.

Aber lässt eine Stadt wie Zürich der Melancholie überhaupt Raum? Zürich habe sich verändert, sagt Blank. Das Gespräch schweift ab in die 60er-Jahre, ins Industriequartier, das heute Zürich-West ist. Mitten in der Designmeile bei den Viaduktbögen war früher ein Schrotthändler. Er sei dort als Bub jeweils in die ausrangierten Autos geschlichen, um an der Elektronik rumzuhantieren. Stundenlang sei er in den Autos gesessen, wenn es draussen regnete und er die Scheibenwischer in Gang brachte. 

Wie geht es mit Yello weiter?

Das neue Album ist weit fortgeschritten. Dieter hat schon einige Songs eingesungen, teils im Duett mit Malia. Mit ihr habe ich ja letztes Jahr das Album «Convergence» gemacht.

Gibt es weitere Kooperationen?

Das neuste Projekt haben wir mit Jean-Michel Jarre. Der französische Elektronik-Pionier fragte uns für eine Compilation an, auf der Artisten wie Massive Attack, Portishead, Moby, Laurie Anderson, Air, David Lynch versammelt sind. Alles grosse Stars, und da hat er Yello gebeten, auch ein oder zwei Tracks beizusteuern. Jarre ist gegenwärtig mit der Endabmischung der Platte beschäftigt. Sie wird wohl demnächst rauskommen.

Wie stehen Sie eigentlich zu Dieter Meiers später Solo-Karriere?

Die finde ich super! Dieter hat wohl immer ein wenig darunter gelitten, dass ich nie auf eine Bühne wollte. Als toller Entertainer liebt er es, aufzutreten. Dass er nun seinen Platz gefunden hat, ist für ihn befreiend. Dazu gehört wahnsinnig viel Enthusiasmus und Arbeit mit der Band. Das ist bewundernswert. Umgekehrt habe ich jetzt endlich Ruhe und muss mir nicht immer wieder anhören: Komm Boris, jetzt gehen wir endlich live.

Klingt nach altem Ehepaar.

Nein, das ist nicht, wie wenn man verheiratet ist und seiner Partnerin zusehen muss, wie sie fremdgeht. Allerdings denken das viele und fragen: «Du, stinkt dir das eigentlich nicht, wenn der Dieter da jetzt sein Ding mit anderen macht?»

Und?

Nun, ganz am Anfang war vielleicht schon für einen Moment ein komisches Gefühl dabei . . . Mir hat dann aber sofort eingeleuchtet, dass das eine gute Situation für uns beide ist. Wir betreten Nebenpfade, aber Yello wird nach wie vor unsere Hauptstrasse bleiben.

Die limitierte Auflage von «Electrified» mit 58 Tracks auf drei Vinylplatten und zwei CDs, einer Kassette und einer DVD mit zwölf Videoclips kann man über Kickstarter.com beziehen – sofern das Crowdfunding-Ziel von 50'000 Pfund erreicht wird.

(Tages-Anzeiger)

http://translate.google.com/translate?u=http://bazonline.ch/kultur/pop-und-jazz/Meiers-SoloKarriere--Super/story/22494011&hl=en&langpair=auto|en&tbb=1&ie=UTF-8 


Source: 

https://www.facebook.com/yello.ch?fref=nf

19/06/2014

Sébastien Tellier, l’interview intégrale : “J’ai un peu le syndrome de Peter Pan”

21/05/2014

"Pour ça, j’ai eu la chance que Jean-Michel Jarre me prête son studio en France. Il a la plus grosse collection de synthés d’Europe. C’était merveilleux".(...)  Sébastien Tellier


Avant de vous reparler du superbe “L’Aventura”, on publie notre interview réalisée en mars à São Paulo, au Brésil. Sébastien Tellier y évoque son enfance réinventée, sa paternité récente, les années 70 et, en creux, une certaine idée de l’hédonisme. 

 

Cet album d’inspiration brésilienne, c’est pour soutenir l’équipe de France pendant la Coupe du monde ?

Non ! J’aime bien l’équipe de France, mais en fait je n’aime pas le foot. J’ai du mal avec tout cet univers. Par contre, quand j’ai réalisé que l’album allait sortir en même temps que le Mondial, alors là j’étais content. Le monde entier va être ambiance Brésil. C’est cool de faire un truc dans l’air du temps. Dans My God Is Blue, je parlais de Dieu et de la religion : le public n’était pas forcément disposé à entendre ça. Là, je suis dans le vent. (rire) J’ai profondément eu envie de faire plaisir aux gens. Mais la musique ça sert aussi à se faire plaisir à soi. Quand j’ai fait L’Aventura, je savais que j’allais venir souvent au Brésil, au soleil… C’était pareil pour Sexuality : je savais que j’allais passer trois ans à parler de cul. Et ça a été le cas ! Les meufs venaient me brancher. Elles se mettaient seins nus pendant les concerts. Je recevais des petites culottes… Ça a été beaucoup plus relou pour My God Is Blue : les gens venaient me parler de spiritualité. Le cauchemar ! (rire)

Pourquoi le Brésil ?

Dans cet album, j’ai voulu me recréer une enfance. On est toujours en train de penser au futur. Mais le passé étant figé, je me suis dit que ce serait marrant d’essayer de le réinventer. Je voulais à nouveau m’échapper de moi-même. Pourquoi le Brésil ? Ici, j’ai parfois l’impression que les gens restent des enfants jusqu’à la mort. Il y a une mentalité très enfantine. Et quitte à se réinventer une enfance, autant le faire au Brésil plutôt qu’en Allemagne ! Pour ce projet, il me fallait un pays beau et luxuriant, qui respire la joie de vivre, qui soit lointain. C’est un pays qui me fait rêver. Mais comme pour tous mes albums, je n’ai absolument pas fait de recherches. Je ne me suis pas documenté sur le Brésil. J’ai fait ça au feeling avec les mecs que j’ai croisés. Cet album, c’est le Brésil vu par un Français. Il n’y a aucune analyse sérieuse du pays. Il n’y a que des clichés. Je confonds tout. Je n’y connais rien ! (rire) Mais j’aime cette façon de rester enfantin : l’art naïf, c’est le seul truc important. La véritable connaissance, à mon sens, n’est pas dans cette espèce de culture de l’acte. La culture, ce n’est pas un truc factuel. C’est une sorte de déhanché d’esprit.

Tu as toujours été très enfantin, non ?

L’art, ce sont des pulsions. Voilà ce que j’essaye de faire désormais : dans la vie être un homme, et dans l’art être un enfant. Dans cet état d’esprit, il n’y a pas de volonté d’écraser l’autre. Il n’y a pas cette compétition ridicule qui commence à s’installer quand on grandit. La naïveté, la fraicheur, la tendresse – les valeurs de l’enfance, disons –, ce sont mes véritables valeurs d’adulte. Il y a ça chez beaucoup d’artistes que j’admire, comme Picasso. Plus tu bosses, plus tu es passionné par ton travail, et plus tu voudrais faire des choses qu’aurait pu faire un enfant s’il avait eu la technique pour le faire.

Tu es père depuis un an. As-tu été influencé par cet événement ?

Ça a beaucoup joué, oui, même si j’avais commencé à travailler sur cet album avant de devenir père, et même avant de savoir que j’allais le devenir. La musique brésilienne est une musique douce, rassurante, chaleureuse. En ce moment, je suis dans une grande ambiance de tendresse dans ma vie perso. Tout est un peu rose et bleu à la maison, c’est trop mignon. J’adore ça ! La période entre la fin des études et le moment où tu as un enfant, c’est un calvaire pour certaines personnes. Quand tu as un enfant, tu te rends compte que c’est ta vraie vie qui commence. Tu n’es plus dans la projection. Tu es installé. L’âge adulte rejoint alors l’enfance : pendant l’enfance, tu ne te projettes pas non plus, tu vis. Entre l’adolescence et la paternité, j’étais dans un no man’s land intellectuel. Je ne m’occupais que de moi. Et pourtant ça demande peu de travail : je ne me rase pas, je ne me coupe pas les cheveux… (rire) Quand on a un enfant, on a l’impression que le monde entier change, alors que l’explosion est interne. Depuis que je suis père, je n’ai plus du tout envie de faire la même musique. Je n’ai plus envie de prouver les mêmes choses. J’ai pu être un peu bling-bling dans le passé. La réussite sociale était très importante à mes yeux. Mais maintenant tout ça est derrière moi. Avant, j’aimais frimer en bagnole par exemple… Quel gâchis, avec cet argent, j’aurais dû m’acheter des synthés et des guitares !

Tu serais donc devenu adulte en faisant un album sur l’enfance ?

C’est exactement ça. J’ai un peu le syndrome de Peter Pan. Je pleure comme un enfant, j’ai peur comme un enfant… J’ai aussi un rapport à l’alcool assez enfantin… pareil pour la weed… J’avais vraiment besoin de passer à autre chose. Ça peut être drôle d’être toujours dans la lune, mais au bout d’un moment tu commences à te faire chier. J’essaye actuellement de briser tout ça et de devenir un homme. Le processus n’est pas encore tout à fait fini, mais je crois que je suis sur la bonne voie. Une des chansons de l’album s’appelle L’Adulte. J’y raconte mes souvenirs d’enfance… Comment revivre ça ? Comment retrouver ces sensations ? J’avais besoin de parler de tout ça pour m’envoler vers la vie d’adulte.

         

Tu écoutais déjà de la musique brésilienne, ou l’as-tu explorée pour préparer cet album ?

J’adorais déjà ça, mais sans très bien connaitre les artistes – à part Gilberto Gil, parce que c’est facile à dire ! Encore une fois, c’était une façon de rester naïf. Il était hors de question d’entrer dans un processus d’analyse du son. Ce que je voulais, c’était inventer. C’est le parfum de cet album qui est brésilien. La passion, c’est toujours la même : c’est celle de l’accord, de la mélodie, de la sensation… Mais j’ai eu besoin de beaucoup travailler les rythmiques latines, car elles sont très différentes des nôtres. J’ai souvent joué jusqu’au sang pour terminer une ligne de basse. Sur l’album, on dirait que je joue de la basse de façon naturelle, fluide, alors que pour moi, c’est comme si j’avais dû escalader l’Everest !

Cet album s’inscrit dans une époque : il sonne très années 70.

J’ai grandi dans les années 70, c’était donc logique pour le thème de l’album. Mais il se trouve que la musique brésilienne que j’aime, c’est aussi celle de cette époque. Il faut savoir que comme dans beaucoup de pays, les Brésiliens sont en train de massacrer leur culture. La musique pop brésilienne, c’est devenu la grande déchèterie. Je parle tout le temps du Brésil oublié dans l’album. Ça m’a permis d’embrasser l’idée que je me faisais de ce pays, de le ramener à moi, de me le réapproprier. Parfois, il faut avoir une vision extérieure pour prendre conscience des choses. Ceux qui aiment le plus Paris, ce sont les New-Yorkais par exemple… Pourquoi je te dis ça ? Je ne sais plus.

Les années 70. Le Brésil.

Ah oui ! J’ai fait une grande recherche sur les instruments. Je voulais jouer avec des instruments et des musiciens très rares. Les arrangements ont été fait par Arthur Verocai, qui est un arrangeur de génie et qui est adulé ici. Pour les synthés, ça a été dur de retrouver la chaleur 70′s. J’ai recherché ce sentiment de tranquillité, de groove. Je voulais quelque chose de très spécial, à la fois humble et jamais entendu avant. Pour ça, j’ai eu la chance que Jean-Michel Jarre me prête son studio en France. Il a la plus grosse collection de synthés d’Europe. C’était merveilleux. On a pu s’épanouir complètement, partir loin.

Arthur Verocai, c’était un choix logique pour toi ?

Il a fait un seul véritable album, qui est un chef d’œuvre. Son véritable métier, c’est d’être arrangeur. C’est exactement le profil dont j’avais besoin. Quelqu’un qui sait s’offrir aux autres. Pour faire un disque, il faut s’entourer de gens extrêmement généreux, qui vont tout te donner. C’est ça, une bonne équipe. Je crois que Verocai est tellement intelligent qu’il ne peut pas faire de musique pour lui-même. Il est précis, il est sévère. C’est un véritable maitre. Aucune note ne lui échappe. Il me fait penser à Rob. Verocai, c’est le Rob Brésilien, même s’il a 70 ans. C’est comme si les mecs étaient encore en vinyle. Ce sont des mecs… boisés. J’adore ce genre de musiciens.

C’est Verocai qui t’a orienté vers des musiciens Brésiliens pour travailler sur l’album ?

J’ai d’abord tout préparé à la maison. J’ai tout maquetté, tout planifié. Verocai, il a choisi l’ensemble de l’orchestre. C’était paradisiaque. Sur l’album, les violons sont soyeux. C’est La croisière s’amuse avec 10 000 extas dans la tête. Il a aussi choisi les choristes. Il a effectivement bien managé les musiciens Brésiliens. Mais j’ai aussi travaillé avec d’autres musiciens en France. C’est la première fois que tout s’est bien passé sur un de mes albums. La première fois qu’il n’y a pas eu de déception. La première fois que : ah, je respire, je me sens bien ! De tous mes albums, ça a été le plus cool à enregistrer. Les mecs font trop souvent la gueule en studio.

Tu assumes quelques imperfections sur certains morceaux.

J’adore ça. Avant, j’étais trop frileux, trop bon élève. J’ai commencé avec Cochon Ville sur My God Is Blue. J’ai dû un peu me forcer à l’accepter. Maintenant, je suis passionné par les fausses notes, qui créent énormément d’émotion. Les choses fausses, si on s’acharne et qu’on les fait bien, un jour ça semblera juste. C’est quelque chose que j’ai envie d’explorer.

Tu parles de My God Is Blue. Cet album était très visuel. Tu avais construit un personnage. As-tu l’impression d’être revenu à quelque chose de plus musical ?

J’étais épuisé de porter ce Pépito, qui pesait une tonne. Et puis cette toge… elle était dans une matière qui me faisait suer à mort. C’était dur ! Et puis toujours jouer le chef de secte devant tout le monde… j’étais épuisé ! My God Is Blue m’a énormément fatigué. Beaucoup plus que Sexuality. En plus, la tournée a beaucoup mieux marché, donc j’ai dû faire beaucoup de concerts… Cet album m’a complètement lessivé. Dès la sortie du studio, d’ailleurs. Je ne te raconte pas quand il a fallu commencer la promo… Mais je suis content d’avoir fait cet album, même s’il n’a pas toujours été bien compris. Ça m’a fait plaisir de faire un truc sur Dieu. Depuis que j’ai fait ça, je suis dans un rapport plus spirituel qu’avant, et c’est hyper agréable. J’ai l’impression d’être plus proche des forces de l’univers, ce genre de conneries.

Le sexe, Dieu, l’enfance… Tu as toujours besoin de grands thèmes?

Mon nouveau personnage, je veux que les adultes le voient comme quelqu’un de super stylé, qui impressionne, qui fascine. Et puis que les enfants me voient comme un cowboy. Ce que je voudrais que les gens imaginent, c’est quelqu’un qui aurait un immense terrain au Brésil, avec plein d’animaux, des bottes en cuir, des chapeaux. Même si c’est faux, et que tout le monde sait que je vis à Paris.

L’Aventura, c’est un concept album ?

Oui. La différence, c’est qu’aujourd’hui, je mets des refrains dans mes chansons. C’est-à-dire qu’au lieu de me faire plaisir et de flatter mon égo à travers ma musique, j’essaye vraiment de faire plaisir aux gens. J’ai vraiment compris que la musique était un art du partage. Quand je vais au cinéma, j’ai envie de passer un bon moment, que le mec m’emmène dans un rêve ; je m’en fous de tous ses petits twists intello. Je me suis vraiment mis au service des gens sur cet album, pour qu’ils puissent l’écouter pour l’apéritif, pour faire la fête, et pour baiser évidemment. C’est un album concept, mais très léger. Je me suis amusé à suivre les petites valeurs pop : intro, couplet, refrain… Tout ça c’est super, et très intéressant. Je pense que c’est lié à ce que je disais plus tôt. Je pense que je reviens un peu à la réalité. C’est dingue comme c’est plaisant, en fait. Je me sens sain. Je suis vraiment dans une période géniale de ma vie.

As-tu pensé la dimension visuelle de L’Aventura ?

Je voulais un album archi ensoleillé. Les images auxquelles on pense, ce sont des couchés de soleil, des reflets dans l’eau. J’aime beaucoup aussi les reflets que laisse une piscine contre un mur. J’imaginais le cuir de la selle d’un cheval… des trucs sucrés… la canne à sucre… Mais pas forcément des trucs comme un jus de mangue à Copacabana. Plutôt des choses un peu sales… je ne sais pas comment dire. Mon obsession de la perfection – que j’essaye de tuer – m’a toujours mené vers des trucs censés être propres, carrés. Maintenant, j’adore tout ce qui est déglingué. On aborde différemment quelque chose d’imparfait. On se l’approprie beaucoup plus. Dans la propreté, on s’ennuie vite. Maintenant j’essaye de me tenir loin de ce que je fais, de faire comme si ma musique était celle d’un autre.

Tu as produit toi-même cet album…

Oui, contrairement à mes précédents. J’avais envie d’être aux manettes. Je savais exactement où je voulais aller, mais finalement je suis allé de surprise en surprise. Avant, je n’avais de respect que pour la composition. Maintenant je sais qu’on ne peut pas passer à côté de la production. La prod, c’est la matière du son. Je commence vraiment à être passionné. Avant, ne serait-ce que brancher un câble, ça me faisait chier. Là, j’ai pris un pied énorme à régler mes petites machines, à m’intéresser au matériel. Bizarrement, la prod, c’est un peu un truc de papy. Tu bidouilles des petits boutons, comme les vieux qui font des maquettes de bateaux. Il y a cette tranquillité. J’adore ça.


        

Tu aimerais produire d’autres artistes ?

Complètement. Jusqu’à présent j’ai toujours refusé de le faire car j’ai surtout été contacté par des actrices qui voulaient se lancer dans la chanson, des trucs comme ça… Alors que je n’ai bossé qu’avec des bêtes depuis mes débuts : Mr Oizo, Tony Allen, Guy-Man des Daft, et maintenant Arthur Verocai… Je ne m’entoure que d’énormes killers dans leurs domaines. Pour moi c’est hyper important… Aujourd’hui, je serais capable de produire un artiste dans une optique de partage. J’apprendrais sûrement de nouvelles choses, et ce serait cool. J’ai envie de me mettre au service des autres. Et ça peut être bien de faire de la musique sans qu’il y ait tout ce merdier de promo, de live… Bon, j’adore être sur scène, et j’adore parler de moi, donc ce n’est pas non plus un big deal, hein. Mais c’est quand même fatiguant. Ça doit être bien de faire un album et après de ne plus s’en occuper. Tu le sors et après tu rentres chez toi, boom. Un peu comme j’ai fait pour Confection. Ça me fait rêver.

Confection, c’était un entre-deux, une sorte de mixtape pop, non ?

C’est un peu chelou, en fait. J’ai pensé la première chanson de l’album, Adieu, pendant l’enterrement de ma grand-mère. C’était terrible, comme l’enterrement de toutes les grand-mères… Mais je me suis rendu compte que la mort était élastique. On la mettait en terre et en même temps on sentait qu’un truc s’envolait loin, loin de nous, dans les énergies du cosmos. Ensuite, en rentrant à la maison, j’ai fait d’autres chansons en hommage à ma grand-mère. Et pendant que je faisais ça, pour mon propre plaisir donc, on est venu me demander de faire une musique de film. Un truc avec Pete Doherty (Confession d’un enfant du siècle de Sylvie Verheyde – ndlr). Donc vu que j’avais toutes ces compositions sous la main, et que le film était romantique, tout ça, je me suis dit que ça allait coller et que ce serait génial. A partir de là, j’ai essayé d’adapter mes thèmes pour que ça colle au film. Finalement, ce disque est une sorte d’accident entre la mort de ma grand-mère et cette musique de film qui n’a jamais abouti – parce que le film est une merde sans nom. Confection, c’est juste de la musique. Il n’y a aucun concept. C’est pour ça que ça s’appelle Confection.

Tu penses continuer à explorer des concepts ?

Je ne connais pas l’avenir, mais l’art est aussi riche que le monde. Ça n’a pas de fin. Il y a toujours quelque chose à découvrir, une vérité à laquelle tu ne pensais pas. Tant que je continuerai à découvrir des choses et à cultiver cet état de naïveté, je ferai de la musique. Je ne pense pas qu’un jour j’aurai un manque d’inspiration. Je m’imagine un style de carrière un peu comme un peintre. Les mecs sont obligés de commencer sagement avant de s’exprimer vraiment. Si tu commences par faire n’importe quoi, on va se foutre de ta gueule. 

Tu réponds quoi à ceux qui disent que tu aurais tout donné avec La Ritournelle ?

C’est une chanson que j’ai faite très rapidement… Que ce soit la chanson préférée de beaucoup de mecs, tant mieux ! Il faut bien qu’il y en ait une. Il y a beaucoup de mariages qui se font sur ce morceau. La Ritournelle résonne dans les églises ! Mais ça ne m’empêche pas de continuer à suivre mes pulsions. Sur L’Aventura, à mon avis, je touche des choses qui vont vraiment plus loin. La chanson L’adulte, par exemple, est de très loin mon plus beau texte. Alors que La Ritournelle… j’ai repris ça de Glenn Mederos… “nothing gonna change my love for you“… A l’époque, j’étais fasciné par René Char. Je voulais faire du René Char. Un truc court, qui se répète. En une phrase, tu dis tout, et en même temps tu ne sais pas du tout de quoi ça parle. J’ai réussi avec L’amour et la violence.

Pour L’Aventura, tu as davantage écrit les textes ?

J’ai quasiment tout improvisé. Tout m’est venu très vite. Mais ce n’est pas le moment où l’on écrit qui compte. C’est quand on marche dans la rue, ou quand on est à l’arrière d’un taxi… C’est ça qui est génial quand tu es musicien ou artiste : pour créer il faut vivre, donc quand tu glandes ou que tu fais n’importe quoi, en fait tu es en train de travailler !

Tous tes textes sont en français sur cet album.

J’en reviens à écouter des trucs du genre Barbara… J’aime bien ces batteries groovy et ces guitares sèches des années 70. Dans la musique française, j’adore aussi ce qu’a représenté l’écurie Estardy. Il a pu produire du Demis Roussos, du Claude François, aussi bien que du Carlos. Le son de Claude François, par exemple, est fantastique. C’est un son d’une pureté… Les aigus sont beaux, les basses, elles claquent… C’est génial de travailler dans le studio d’Estardy. Rien n’a été changé depuis sa mort. Tout y a été fait sur mesure. D’un point de vue général, je ne suis plus du tout dans le rejet de la culture musicale française comme j’ai pu l’être quand j’étais adolescent ou jeune adulte. Gainsbourg, Polnareff, Christophe : c’est mon tiercé gagnant.

Propos recueillis par Maxime de Abreu

Reportage à São Paulo dans le n°964 des Inrocks, actuellement en kiosque
Album L’Aventura (Record Makers/Barclay/Universal) disponible le lundi 26 mai
Tournée en octobre

Source: lesinrocks

Sébastien Tellier Made a Mix of Sun-Obsessed Brazilian Musicians


("Your new album was partially recorded at Jean Michel Jarre's studio—what was it like working with someone as celebrated as him?") Sébastien Tellier


Sébastien Tellier, whose sixth album L’Aventura comes out in July, discusses his love of Brazil and its carefree culture.

« L’aventura », prochain album de Sébastien Tellier, sortie le 25 Mai prochain

You’ve described L’Aventura as a concept album and that you wanted to "rewrite" your childhood. Why did you want to rewrite it? 

I tried to imagine the perfect childhood in Brazil with a lot of music, dance, and sun. I had a lot of problems in my childhood—it was a very average, regular one, but my own vision of that was very dark. I hated school, I hated authority, I hated sports like judo. My wish was to drive the car not just sit in it. I want to forget all of the darkness from the past and it's only now that I can think about the future.

Are there no bits from your childhood that you want to keep? Do you want to erase all of it?

Yes. The past is really heavy, actually. I really try to forget it. I try to forget my mistakes; by forgetting the past, you give a chance to the future, and for me it’s really important to live without the past because my brain is so unstable. The only good way for my brain to work is to think about the future.

But didn’t the past make you what you are today?

Yes but I’m not thinking "Oh Sébastien Tellier you’re a great guy," I think I have a long way to go before being perfect. That will never happen of course, but there is a way to try and reach perfection. I had very savage teenage years; I was a complete freak. It took me a very, very long time to become an adult. Maybe my past built me, but I’m not very proud of its construction.

In what way were you a freak?

For example, on the weekend the goal was to drink as many bottles of vodka as possible, and create a space in the middle of the forest and take LSD. There was too much drugs, I want to forget that. I have a song on L’Adventura called “Ricky L’Adolescent” (Ricky the Teenager), which is a story about me now and I meet me but when I was fifteen. I hate the person I meet and I never want to see him again.

Why did you want to base the rewritten childhood in Brazil?

The Brazilian people love to play like children—they play guitar, they sing, they dance, they play football. Until they die, they love to play. For me it’s very important to live like that because in Europe, the goal is to pretend to be serious. But in Brazil if you want to win, the best way is to have fun. I like this way of thinking, that’s why I chose Brazil, all Brazilian people stay as children until they die.

So that’s something you want?

It’s only a dream. It’s an album from a French musician dreaming about Brazil. I don’t try to discover the social basement of Brazil or understand anything like that—I try to make naive art. I talk about my subject like a child. OK I’m attracted by this country, I like it, the people are super nice and the nature is beautiful but that’s it. I don’t like to be realistic. Even in learning Brazilian music, my influence was French music trying to be Brazilian music, like the song “Paroles Paroles” by Dalida. I love seeing artists dreaming about something so far, far away.

Have you been to Brazil yourself?

The first time was on tour for Sexuality, and during that time I discovered great music, the best music I’ve ever heard. It was in the car between the airport and the hotel—the taxi driver played some shit on the radio and it was fantastic. For me, it was a mirror image of myself. Brazilian music is very complicated, the chords and harmony, but the goal of the complicated music is a simple emotion—like I’m crying or I’m dancing or I’m happy. And that’s exactly what I am myself in my mind and body. I feel something complicated because I’m a complicated artist, but I use all of that energy for entertainment. I just want to give pleasure to people. It was fantastic to recognise my own personality in Brazilian music.

       

Was there any record in particular that turned your head toward Brazilian music?

There was this fantastic funk record but I don’t remember the name—I don’t even remember the names of my own songs! I don’t speak Portuguese so the names are too complicated—I remember the chords and melodies but that’s it.

It’s interesting that you still sing in French over bossa nova instrumentation and melodies. Do you see any similarities between the two styles?

I usually choose the language after the melody. I try English, Italian, or French and then I choose the best language that makes the melody shine. But this time it was almost a duty to sing in French because I wanted to make naive music with naive lyrics, but to be naive you have to use a lot of nuance. It’s very important to be precise with the colour of the strings and guitar and with French being my native language, it was much easier to be nuanced. I want to be super natural, I don’t mean by going over there on a plane because that costs too much, but I want to be pure in my art and represent the pure artist inside me.

Your new album was partially recorded at Jean Michel Jarre’s studio—what was it like working with someone as celebrated as him?

He is a friend of mine, he’s a wonderful guy, and for me he’s like a star in the sky. I love him very much, so it was super nice for him to give me his studio. It was a very good point in the creative process as well—I wanted to capture the emotion from the songs in cartoons of my youth, and with with all of Jean Michel’s gear it was possible to be very precise. I thought, "Now I have the keys to write Brazilian music!" But you can forget the beauty of it, what’s important is the charm—the goal isn’t to destroy the world or make the best song ever. We all had the same goal, to create something charming which changes everything. There was no pressure. Now beauty makes me sad - beauty isn’t my ultimate goal, instead it’s just charm. Why? Because there’s little chance to fail, and it’s better like that.

Can you go into a bit of detail on some of the tracks you’ve picked in the mix?

There are so many ways to listen to and play music. There is this kind of musician in Brazil—their ultimate goal is to explain what happens when the sun goes to sleep. A few seconds before the night, it’s already a dream, and they try to explain the sensations of this dream. That’s why it’s wonderful to work with these musicians. In the selection of music I did for you, I chose musicians who are obsessed by the sun. For them, the sun is a god.

Which of the musicians on your mix would you have liked to work with on L’Aventura?

Before making the record, I didn’t listen to Brazilian music at all to stay pure and to stay with a child’s vision of my subject. But now my job is done, I listen to a lot of Brazilian music. But that’s not to say that before then I was like a scientist, trying to find the right way to do something; my only memory is that cab ride from the airport to the hotel. I tried to stay far away from the music, it wasn’t part of the creative process, but now I can listen to it all the time. 

LISTEN HERE

Tracklisting :
- Arthur Verocai - "Pelas Sombras"
- Tim Maia - "O Caminho Do Bem"
- Gilberto Gil - "Procissão"
- Os Mutantes - "A Minha Menina"
- Airto Moreira - "Celebration Suite"
- Joao Gilberto - ‘"S Wonderful"
L'Aventura is out on July 14 on Because Music.

Source: noisey.vice.com

17/06/2014

Jean Michel Jarre en el país que quemó los pianos

 

El músico francés se desvivió (y casi se arruina) por ser el primer músico occidental en tocar en la China post Mao. 
La experiencia fue caótica e inolvidable, pero susceptible de ser empeorada 


Un cartel anunciador de los conciertos de 1981.

A mediados de diciembre de 1979, Jean Michel Jarre recibe una llamada del secretario general de la UNESCO, el senegalés Amadou-Mathar M'Bow. El Gobierno chino de Hua Guofen estaría interesado en que Jean Michel Jarre viajara a Pekín y formalizara una serie de conciertos en la China comunista, tan sólo tres años después de la muerte de Mao. Amadou-Mathar había estudiado en París y sentía un cariño muy especial por Francia.

En la reunión de la sede de la UNESCO, el secretario general le cuenta a Jarre que Radio Pekín ha empezado a poner sus discos, desde 'Oxygene' hasta el último 'Magnetic fields'. Jarre casi salta de alegría, porque llevaba un año y medio de insistencia ante la Embajada China en París para que aprobaran sus conciertos. Por otra parte, quedaba claro que quien ya manejaba todos los hilos de la reciente economía comunista china era Deng Xiaoping. Ese mismo mes, China había comprado varios aviones a la Boeing y Coca-Cola había anunciado la inauguración de una fábrica en Shanghai.

El 13 de julio de 1980, al año siguiente, Jean Michel Jarre y su esposa Charlotte Rampling llegan a Pekín. Su primera reunión con las autoridades chinas se produce en el Conservatorio de Música China en Pekín, localizado en una de las calles adyacentes de la plaza Tien An Men.



El piano es decadente

Jarre había tomado la precaución de llevarse un par de sintetizadores para hacerles la demostración a los chinos de lo que la electrónica había hecho cambiar la faz de la música. Los chinos alucinaban con los nuevos sonidos. Se excitaban con todas las 'modernidades' occidentales. El propio Jarre me contó que en el Conservatorio no había ni un sólo piano acústico. Durante la revolución cultural, el piano había sido declarado culpable de decadencia musical occidental. Parece ser que en todo Pekín, como mucho, había dos pianos y controlados por el el aparato cultural del nuevo régimen.
Aquella misma tarde, Jean Michel y Charlotte acuden a un concierto de música sinfónica china. Jarre graba la música clásica china, en un cassette para poder componer algo sobre la idea musical china, pero con sintetizadores. Por la noche, cenan con Madame Wuang, directora de la radio nacional. La dirigente le dice que más medio millón de chinos ya conocen la música de Jarre, porque ha dado órdenes de que se escuche, como inquietante novedad tecnológica en la cultura de un nuevo país, en vías de desarrollo. Un cuento chino.

Como todo se eterniza por el funcionariado, Jarre no vuelve a China hasta febrero de 1981. Vuela en el mismo Concorde, con François Mitterrand, que está a punto de ser presidente de la República. El político le asegura que hablará con los chinos para lograr que pueda actuar, al menos, en Pekín. Jean Michel le cuenta al presidente que su idea es de adaptar un tema chino clásico y casarlo con los sintetizadores. Algo difícil de solventar , porque en la música clásica china no existen las partituras.

En junio, Jean Michel regresa una vez más Pekín. Afina o desafina los detalles técnicos con la enorme plantilla de funcionarios chinos, incapaces de entenderse entre ellos. La reuniones casi enloquecen al artista francés. Casi una semana después de las discusiones , se encuentra al borde de abortar el proyecto, de desistir de la empresa. Le explica a Charlotte que esos conciertos van a ser más difíciles que lograr un concierto en la cara oculta de la luna. Hablando de Pink Floyd, Jean Michel está impresionado de la puesta en escena de 'The wall'.

Así que contrata a Mark Fisher para lograr una puesta en escena espectacular. La firma de Mark para el proyecto entona moralmente a Jarre, que acuerda con los chinos,finalmente, ofrecer dos conciertos en Pekín y tres en Shanghai.

Sin luz china

Por fín, el 15 de octubre de 1981 despega de París un avión especial rumbo a Pekín. Transporta 15 toneladas de material, con 300 cajas etiquetadas y 70 personas a bordo. El avión llega a la capital China 30 horas después. En el mismo aeropuerto, las autoridades chinas le obligan a formalizar y firmar una especie de contrato .

La decadencia del aparato comunista chino provoca el caos en la expedición. Para empezar, las autoridades no habían previsto tantas habitaciones en el hotel donde los van a instalar. Hasta el punto de que Dominique Perrier, uno de los técnicos pierde a su mujer en otro de los hoteles que han habilitado improvisadamente.

Peor todavía. Llegados al Palacio de Deportes de Pekín, el equipo de Jarre se queda perplejo. No hay tomas de electricidad y sin electricidad no hay concierto. Finalmente, tiene que intervenir el Ministerio de Industria chino para solucionar el problema. Cada técnico francés tiene un técnico chino a su disposición. El problema es que a los chinos les vuelven locos las máquinas de café que ha instalado el equipo francés. En un par de días, ya no hay 'stock' ni de café ni de azúcar. ¿Quién decía que a los chinos les gusta el té?

Dictados por las escrupulosas autoridades, hay dos repasos generales técnicos cada día. El primero a las 11.30 de la mañana y el segundo a las 17.30 de la tarde. Jean Michel Jarre habla con el 'bureau' comunista y les exige que las entradas sean gratis. Recibe un insolente no por respuesta. Dicen que las entradas son muy baratas. 30 pesetas la más cara y 18 pesetas la más barata. Pero hay que tener muy en cuenta que el salario medio chino era de sólo cuatrocientas ochenta pesetas. A Jarre no le queda más remedio que tragar. Como se venden pocas entradas vendidas, Jean Michel, con su socio Dreyfuss se aseguran de comprar y regalar las 180.000 entradas de los tres días de actuaciones de Shangai. A vista del negocio, los chinos cobran seis pesetas más caras cada entrada por cuestión de impuestos, dicen.

Presidencia tibetana

Afortunadamente, el material, los sintetizadores y la escenografía han llegado a tiempo de Hong Kong. Llega la gran noche, el 21 de octubre de 1981. La mayoría del público eran soldados y funcionarios. Al final, el régimen había regalado las entradas. Como todo se va a filmar y va a tener una propaganda mundial, el régimen instala en la presidencia del Palacio de los Deportes de Pekín a Panchan Lama Ederni, que había sido el líder tibetano colaboracionista, el amigo que se había colado como vicepresidente de la Asamblea Nacional para demostrar que China no está aplastando al pueblo tibetano.

Jarre estrenaba en Pekín el Fairlight, el nuevo juguete que podía secuenciar y samplear cualquier sonido. Pero el Fairlight falla por culpa de las continuas bajadas de tensión en la electricidad. Aún peor, Frederic Rosseau se equivoca al disparar las secuencias. Un caos musical. El sonido es un puñetero desastre. Al final del concierto, Jarre se entera de que más de dos barrios cercanos a ese Palacio de Deportes han estado a oscuras para que los franceses tuvieran su electricidad.
Jarre también está desmoralizado porque, a medida que avanzaba el concierto, la gente fue abandonando el recinto. Las autoridades le aseguran que ha sido porque no querían perder los últimos vehículos públicos, únicos medios para volver a casa.

En realidad, todo es un juego caprichoso de propagandas. A Jarree le volvía loco, le excitaba ser el primer artista occidental que tocaba en la China. Para el régimen chino era una gran publicidad demostrar al mundo que no estaban cerrados al mundo. Todo lo contrario. Eran el pueblo más moderno, abierto a este Marco Polo electrónico, con una sociedad abierta a la última música de la tecnología. Puro matrimonio de conveniencia. Lo cierto y la única verdad era que los chinos no entendían una mierda de la música de Jarre. Y ni los lasers, el sonido abrumador y la parafernalia de la puesta en escena de Mark Fisher les hacía salir de la indiferencia. Iban obligados a los conciertos, igual que a todo el equipo francés se les vigilaba de una forma especial.

El concierto del segundo día fue bastante mejor. Además, Jean Michel Jarre pudo tocar con la pequeña Orquesta Sinfónica de Pekín uno de las piezas más famosas de la música tradicional china, 'Pescando con los juncos al atardecer'. Todo un logro, aunque sonase todo desafinado.

Los diarios oficialistas chinos, al día siguiente, llamaron a Jean Michel Jarre "el mago del sonido y la luz", el "gran maestro de la electricidad". Pero su circo electrónico tiene que viajar a Shangai. Les esperan tres conciertos, los días 26,27 y 28 de octubre.

Como había ocurrido en Pekín, un gran barrio de Shanghai se queda sin luz para alimentar de electricidad al estadio de 60.000 espectadores. Ni regalando las entradas, el estadio se llena ninguno de los tres días. Eso sí, el público alucinaba con el sintetizador portátil de Jarre e incluso su famosa arpa de electrónica funciona en Shangai. En Pekín no se había podido instalar por problemas técnicos.

Al final, hay una sensación de contento general.Todos los conciertos han tenido gran repercusión en todo el mundo. Jarre había invitado a más de 20 periodistas de varios países.. Los chinos le ofrecen la posibilidad de un sexto concierto en Pekín ante el éxito propagandístico en el mundo. Pero Jean Michel prefiere comprarle una moto oficial a un policía de Pekín por tres mil francos y regresar a París tras la pesadilla china. En el avión de regreso, Jarre escribe el mejor tema de su álbum doble 'The concerts in China'. Le llama 'Souvenir de Chine'. Una semana después, Jarre y todos sus músicos penetran en el estudio para grabar el disco. De las cinco pesadillas en China sólo pueden valer las imágenes rodadas en cine.

Jarre y su socio Dreyfuss habían perdido 5 millones de francos -60 millones de pesetas- en el viaje a China. Tardó casi cinco años en recuperar el dinero de la aventura.

Curiosamente, Jean Michel vuelve a China en marzo de 1994. Trece años después. Fue todavía más caótico, porque el concierto de Pekín se hizo en la Ciudad Prohibida. Me contó que fue mucho peor que la primera aventura. Los chinos habían perdido la virginidad y sólo disfrutaban del dinero. Jarre aprendió mucho de un proverbio chino que decía así: "El sabio puede sentarse en un hormiguero ,pero sólo el necio se queda sentando en él". Seguro que lo asociaba a su segundo viaje a China.

Hace una semana corrió el rumor de que Jean Michel Jarre había muerto a los 65 años. Jarre está vivo y coleando. Las redes sociales lo había matado. No se puede predecir la muerte de internet, como aventuraba Jean Michel.

 

Bruno Zamborlin Mogees®

http://mogees.co.uk/about-us/

Bruno Zamborlin

Mogees Inventor / CTO
Computer music researcher and sound artist, his works received awards from the IRISA, from Laval Virtual 2012, and grants from NEMODE and Sustainable Society Network+ and the ICT Spring Europe Innovation of the Year 2012.
        

Mogees - Play the World

by Bruno Zamborlin

Mogees turns the everyday objects around you into unique and powerful musical instruments. Play the world! 


             

Project by

Bruno Zamborlin


http://www.brunozamborlin.com/home/

Bruno 12.06.2014 met Jean-Michel Jarre at La Gaîté Lyrique in Paris and they played Mogees together. 

               

14/06/2014

2014 CISAC General Assembly (London, 6 June 2014) Photos


6 June 2014

Creators and representatives of authors’ societies from around the world gathered in London on June 6 for CISAC’s annual General Assembly.

The Assembly opened with Chairperson of the Board Eric Baptiste welcoming the guests and introducing renowned musician and CISAC President, Jean Michel Jarre.
Taking the stage immediately, Jarre delivered a passionate keynote speech that highlighted the great advancements made in the past year but also noted the work still to do.

“I have learned a lot about what the world’s decision makers think of us and we must adopt a new way of thinking,” said Jarre. “We are at the heart of the digital economy and have to regain the attention, sympathy and support of the public.”