Jean-Michel Jarre, qui a vendu vingt millions de disques dans le monde entier – et dont le dernier 33 tours » Zoolook » est déjà classé au » Top 20 » – a été I’un des premiers visiteurs; du Festival du son et de I’image qui se tient jusqu’au 17 mars au CNIT, à la Défense. II est passionné par les nouveautés techniques en matière d’audiovisuel et nous dit pourquoi.
Vous êtes l’un des rares, en France, dont les oeuvres sortent à la fois en disques » classiques » et en compact disc. Pourquoi croyez-vous en cette nouvelle technique ?
Le compact disc est appelé à remplacer, d’ici quelques années, les bons vieux 33 fours. C’est une véritable révolution. Imaginez que lorsque j’écoute chez moi un disque sur un lecteur à laser, c’est comme si j’étais assis devant des musiciens qui jouent. C’est comme si vous écoutiez un master (l’épreuve qui sert de matrice pour le pressage des disques), tant les qualités des enregistrements sont excellentes. Chaque disque compact est en soi un original que chacun peut acquérir. J’ai déjà commandé le petit baladeur qui est au compact-disc ce que le walkman est à la cassette. J’ai également commandé un appareil pour ma voiture qui va être commercialisé très bientôt.
Oui, c’est une des nouveautés que I’on peut voir au Festival du son et de l’lmage.
Bien sûr, depuis longtemps je m’intéresse aux technologies audiovisuelles. D’une part, parce que, pour mon travail, j’utilise un certain nombre d’appareils tels que des synthétiseurs ou des ordinateurs, et par ailleurs je suis attiré par les phénomènes de vidéo et de communication. J’utilise, depuis très longtemps une caméra vidéo avec un portable et je viens d’acheter une videomovie. C’est un appareil qui assemble dans un même corps une caméra et un magnétoscope et qui utilise des cassettes VHSC, adaptables aux magnétoscopes de salon. C’est superbe. Très léger et maniable. J’ai un magnétoscope VHS. U-Matic tristandard et un grand écran. Tout cela me sert en famille et professionnellement. II y a des applications inouies entre le son et I’image. Et c’est bien pour cela que je m’intéresse de très près à toutes les nouveautés.
Le son, I’image, cela nous amène aux clips-vidéo. Qu’en pensez-vous ?
Le clip, j’en ai toujours fait. D’abord pour des raisons pratiques. Voulant réaliser un disque à vocation internationale et n’ayant pas pour autant de don d’ubiquité. Il m’était difficile de le présenter personnellement dans des télés un peu partout. Et puis c’est un moyen de communication véritable. » a ses dangers aussi. La musique véhicule le rêve et I’imaginaire, le clip les montre. Les gens peuvent se sentir un peu frustrés. Ce qui m’intéresse le plus dans le videoclip, c’est de le considérer comme un mode d’expression semblable au cinéma ou à la bande dessinée. Ce que nous avons, par exemple, essayé de faire dans le mien avec « Zoolook », ce n’est pas une illustration de la musique, mais plutôt son prolongement. II est dommage, d’ailleurs, qu’il ne passe plus à la télé.
Vous voulez dire qu’il est interdit de passage ?
Oui, mais par la maison de disque elle-même. En fait, la télévision refuse de payer aux maisons de disques les droits de passage des clips, ce qui est scandaleux. Imaginez que pour une émission comme « Bonsoir les clips », sur A 2, qui diffuse en moyenne une dizaine de clips tous les soirs, elle dispose, si on considère que le coût moyen d’un clip est de 400 000 francs, d’un plateau de 4 millions de francs au prix de I’électricité et du technicien qui met le magnétoscope en marche. Que la télévision française ne paye pas de droits de passage est une situation unique dans le monde. Et comme la TVA à 33% sur les oeuvres musicales !…
Recueilli par Laredj KARSALA avec la collaboration de Pascal LE GLEUT
Source: programme-tv.premiere.fr/
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