Jean-Michel Jarre, l'artiste habitué, depuis ses débuts, aux super-shows en plein air, se produit ce soir au Zénith de Nantes.
Marc Roger
Entretien
On attendait un artiste inaccessible, à l'ego aussi démesuré que les mégalopoles qu'il a conquises à grands coups de lasers. Un guerrier Jedi filant à la vitesse de la lumière entre deux interviews aussi réglées que ses shows. On a rencontré un ado de 61 ans, simple et non avare de son temps, qui aime autant parler du cirque que de sa tournée « 2010 » qui démarre en France, cette semaine. Bribes de conversation débridée.
Jubilation-inquiétude. « 2010 est ma première tournée dans des espaces contrôlés qui ne dépendent pas de la météo. Un projet fou dans une scénographie liée à la vidéo, la 3D, que je vis entre jubilation et inquiétude. »
Synthé-lasers. « Il y aura soixante-dix instruments sur scène : certains inédits, conçus par des luthiers modernes, et des Stradivarius du synthé qui ont disparu avec l'explosion du numérique. On m'a souvent associé au laser. Je l'ai pourtant peu utilisé en dehors de la harpe laser. »
Froid-chaud. « La musique électronique n'est pas la musique froide ou abstraite qu'on imagine. C'est une approche tactile, sensuelle. De la cuisine. L'abstrait, ce sont les signes sur le papier : dans un siècle, le solfège sera du martien. »
Pionnier-rétro. « Quand j'ai commencé la musique électronique, j'avais, comme quand le rock est né, l'avantage d'être sur un terrain vierge, même s'il y avait Pierre Schaeffer (père de la musique concrète, à la fin des années 1940). C'était vertigineux. Aujourd'hui, avec trente ans d'électro derrière eux, les artistes naissent vieux. Il y a moins d'innocence. »
Père-fils. « Mon père (NDLR : Maurice Jarre, disparu en 2009) a été plus absent que présent. La musique de film, j'ai toujours considéré que c'était son territoire. D'une manière inconsciente, j'ai fait les bandes-annonces des films qu'on se fait dans nos têtes. »
Scène-chapiteau. « Gamin, les saltimbanques du cirque me fascinaient. J'allais les voir cours de Verdun, à Lyon. Jouer en plein air comme je le fais d'habitude, c'est un peu de la magie du cirque : poser un chapiteau et prendre des risques. »
Oxygène-environnement. « La pochette d'Oxygène (le premier album est sorti en 1976) aurait pu être le logo d'Al Gore ! On avait alors l'an 2000 devant nous, l'espoir. Depuis, l'horizon s'est rétréci et il est maintenant plein de gens qui nous assènent du marketing anxiogène !!! »
On attendait un artiste inaccessible, à l'ego aussi démesuré que les mégalopoles qu'il a conquises à grands coups de lasers. Un guerrier Jedi filant à la vitesse de la lumière entre deux interviews aussi réglées que ses shows. On a rencontré un ado de 61 ans, simple et non avare de son temps, qui aime autant parler du cirque que de sa tournée « 2010 » qui démarre en France, cette semaine. Bribes de conversation débridée.
Jubilation-inquiétude. « 2010 est ma première tournée dans des espaces contrôlés qui ne dépendent pas de la météo. Un projet fou dans une scénographie liée à la vidéo, la 3D, que je vis entre jubilation et inquiétude. »
Synthé-lasers. « Il y aura soixante-dix instruments sur scène : certains inédits, conçus par des luthiers modernes, et des Stradivarius du synthé qui ont disparu avec l'explosion du numérique. On m'a souvent associé au laser. Je l'ai pourtant peu utilisé en dehors de la harpe laser. »
Froid-chaud. « La musique électronique n'est pas la musique froide ou abstraite qu'on imagine. C'est une approche tactile, sensuelle. De la cuisine. L'abstrait, ce sont les signes sur le papier : dans un siècle, le solfège sera du martien. »
Pionnier-rétro. « Quand j'ai commencé la musique électronique, j'avais, comme quand le rock est né, l'avantage d'être sur un terrain vierge, même s'il y avait Pierre Schaeffer (père de la musique concrète, à la fin des années 1940). C'était vertigineux. Aujourd'hui, avec trente ans d'électro derrière eux, les artistes naissent vieux. Il y a moins d'innocence. »
Père-fils. « Mon père (NDLR : Maurice Jarre, disparu en 2009) a été plus absent que présent. La musique de film, j'ai toujours considéré que c'était son territoire. D'une manière inconsciente, j'ai fait les bandes-annonces des films qu'on se fait dans nos têtes. »
Scène-chapiteau. « Gamin, les saltimbanques du cirque me fascinaient. J'allais les voir cours de Verdun, à Lyon. Jouer en plein air comme je le fais d'habitude, c'est un peu de la magie du cirque : poser un chapiteau et prendre des risques. »
Oxygène-environnement. « La pochette d'Oxygène (le premier album est sorti en 1976) aurait pu être le logo d'Al Gore ! On avait alors l'an 2000 devant nous, l'espoir. Depuis, l'horizon s'est rétréci et il est maintenant plein de gens qui nous assènent du marketing anxiogène !!! »
Véronique ESCOLANO.
Source: ouest-france.fr
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