Jean Michel JARRE: Un synthétiseur, c’est un instrument qui place le musicien dans une situation nouvelle. Dans les siècles précédents, les sons étaient déterminés par les luthiers. Un piano ou un violon émettent des sons mais vous ne pouvez pas changer la sonorité d’un piano ou d’un violon. II n’est pas question de renier les instruments acoustiques qui auront toujours leur propre valeur, mais avec les synthétiseurs, j’invente de nouveaux sons. Je deviens mon prop re luthier. Je peux fabriquer ma propre palette de sons et je mélange les sons comme un peintre crée ses propres couleurs et les mélange.
FUJI: Autrement dit c’est la liberté la plus totale dans le domaine musical ?
Jean Michel JARRE: Oui, le synthétiseur, c’est I’instrument de la liberté. Je reproduis tous les sons de la nature si j’en ai envie ou je peux même en réinventer alors que les musiciens auparavant reproduisaient des notes, des accords, des nuances, mais ils ne pouvaient pas changer les timbres. C’est bien pour cela que certains compositeurs ont eu recours à des orchestres symphoniques. Avec le synthétiseur, je peux obtenir tout, c’est à lui seul un orchestre symphonique, Je ne pense plus en terme de notes mais en terme de sons, En fait, c’est toute une nouvelle écriture musicale qui voit le jour, Le synthétiseur permet d’être tout a la fois son propre chef et ses musiciens.
FUJI: Comment envisagez-vous votre rôle de musicien ?
Jean Michel JARRE: II faut pouvoir  communiquer un message musical au public. Pendant très longtemps la  musique a été diffusée d’une seule façon. Au XIX’ siècle par exemple,  Tchaikovski dirigeait ses oeuvres et les présentait au public par  l’intermédiaire de ses musiciens. Mais la musique a souvent été  considérée comme l’art le plus abstrait dans la mesure où elle  s’écoutait, I’oeuvre était jouée et seul le souvenir restait, Rien de  concret ne subsistait, alors que les autres arts offraient un livre, une  sculpture, une toile, Aujourd’hui, il existe toute une série de  barrières entre le musicien et les oreilles du public qui s ‘appellent  la radio, la T. V, , le tourne-disque, le disque, la cassette, les  haut-parleurs. Désormais tout musicien doit avoir une double attitude,  celle du créateur bien évidemment, mais aussi celle d’une critique  vis-à-vis des moyens de diffusion.., Pour pouvoir communiquer avec le  public, il faut savoir passer à travers toutes les barrières, c’est la  fonction de I’artiste que d’établir un contact.
FUJI : Qu’est-ce qui vous semble le plus important quand le message passe ?
Jean Michel JARRE: Permettez-moi de vous  rappeler que 90% de la musique est diffusée à travers des procédés  électriques. Le synthétiseur, qui utilise I’énergie électrique et non  plus I’énergie mécanique comme c’était le cas pour les instruments  acoustiques est donc beaucoup mieux adapté aux moyens de diffusion  actuels. La qualité devient une priorité absolue. La musique et le  musicien ne doivent jamais être trahis par le support. Si les cassettes  par exemple n’étaient pas ce qu’elles sont, ma musique serait trahie.  Non seulement la cassette représente un outil de travail, mais c’est  aussi un élément de la chaîne qui existe entre le public et le musicien.
FUJI: Aujourd’hui que demandez-vous à une cassette ?
Jean Michel JARRE: J’ai eu assez, dans  le passé, de problèmes mécaniques graves comme des blancs dans la bande  lors des enregistrements ou la disparition des aigus pour être vigilant à  la qualité des cassettes. Et en ce domaine, la technique développée par  FUJI est la plus adaptée à la qualité du travail et du son. Le support  devient un mode d’expression pour le musicien d’aujourd’hui. Le résultat  artistique dépend de la qualité de la cassette et FUJI le permet, car  c’est une cassette fiable.
FUJI: La cassette est donc un moyen de stocker la musique ?
Jean Michel JARRE: Oui, c’est la  partition d’aujourd’hui puisqu’elle conserve la musique en la  transmettant et elle doit la transmettre fidèlement, sans perdre la  moindre de ses qualités dans le temps.

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